ETAT DES LIEUX DU PATRIMOINE CULTUREL SYRIEN APRÈS HUIT ANNÉES DE
CONFLIT
ARTICLE PUBLIÉ LE 05/09/2019
ARTICLE PUBLIÉ LE 05/09/2019
Par Emile Bouvier
Le
30 août 2015, le temple de Bêl à Palmyre, construit au Ier siècle après JC et
temple le mieux conservé de Syrie, est dynamité par l’Etat islamique, au titre
de sa volonté de supprimer toute trace de civilisations antérieures au début du
VIIe siècle, date de naissance de l’islam.
La
destruction du temple de Bêl, réalisée de façon volontairement ostentatoire (1)
par l’Etat islamique, a été l’un des dommages les plus médiatisés commis contre
le patrimoine culturel syrien durant la guerre civile ayant débuté le 15 mars
2011. Des centaines d’autres sites classés patrimoine historique ont pourtant
également subi des dommages parfois irréparables, soit volontairement (dans le
cas de la destruction idéologique et médiatique de l’EI), soit
involontairement, à l’occasion des combats et de frappes aériennes ou
d’artillerie.
Beaucoup
moins visible, nettement moins spectaculaire et pourtant peut-être plus
destructeur encore pour le patrimoine culturel syrien, le trafic illégal
d’antiquités, pratiqué intensivement dans les territoires pris par Daech, mais
également tous ceux se trouvant, de manière générale, dans des zones instables,
a dévasté les sites historiques en Syrie, notamment antiques.
Aujourd’hui,
maintenant que l’Etat islamique a été défait territorialement et que la
situation sécuritaire en Syrie connaît un certain statu quo (2), quel état des
lieux peut-on établir de la situation patrimoniale syrienne ? Si les actes
prémédités et involontaires de destruction de sites archéologiques ne sont
désormais plus tout à fait d’actualité après cinq années particulièrement
dévastatrices (I), la contrebande reste en revanche particulièrement active et
novatrice, tandis que les combats entre insurgés et forces loyalistes menacent
de provoquer de nouveaux dommages dans la région littorale d’Idlib (II).
I. Le patrimoine
culturel syrien pendant le conflit
De la Mésopotamie antique
à l’Empire romain, en passant par les conquêtes musulmanes ou encore ottomanes,
la région de l’Euphrate, qu’englobe en partie la Syrie, est l’une des régions
du monde les plus riches en sites historiques et en patrimoine archéologique
(3). Parmi ces sites, six se trouvent inscrits sur la liste du patrimoine
mondial (4) et douze autres y sont candidats. Preuves de cette richesse, les
chiffres du tourisme sont éloquents : avant le conflit, en 2009, six
millions de touristes s’étaient rendus en Syrie ; l’année suivante, ils
étaient passés à huit millions et demi, selon le ministre syrien du Tourisme.
Aujourd’hui, après huit
ans de guerre, les six sites inscrits sur la liste du patrimoine mondial de
l’UNESCO le sont sur celle des sites en danger. Pour l’année 2014, l’UNITARM
(United Nations’ training and research arm – l’agence de l’ONU en charge
d’assister les pays en difficulté ou en voie de développement à l’aide d’outils
techniques tels que les satellites) a par exemple comptabilisé la destruction
totale de 24 sites et la destruction partielle de 189 autres, tandis que 77
l’étaient « possiblement ». Pour le seul site archéologique d’Apamea,
plus de 4 000 excavations illégales ont été repérées en 2014.
L’ampleur
des dégâts causés à l’encontre du parc patrimonial syrien s’explique par deux
facteurs : premièrement, certains acteurs du conflit, au premier rang
desquels l’Etat islamique, ont cherché volontairement à détruire des sites
archéologiques majeurs pour des raisons idéologiques ou médiatiques. En effet,
le groupe terrorise considère que les œuvres symbolisant des divinités
représentent une forme d’idolâtrie, qu’ils bannissent avec véhémence. En
conséquence, des œuvres d’art dans des musées, des mosquées, des églises et des
sites antiques ont été victimes des marteaux, bulldozers et des explosifs de
l’Etat islamique ; le site de Palmyre vient
naturellement en tête, mais un grand nombre d’autres sites ont également subi
les sévices de l’idéologie de Daech : Bosra, Tell Sheikh Hamad,
Ebla, Mari ou encore Doura
Europos par exemple. L’étendue des dégâts causés à ces sites « est du
jamais vu dans l’histoire contemporaine et s’avère particulièrement dramatique
pour une région dotée d’une histoire si riche et ayant tant impactée le monde »,
affirmait le 15 novembre 2016 Marina Gabriel, directrice de recherche au sein
de l’Ecole américaine de recherche orientale.
L’autre
facteur de destruction du patrimoine syrien tient à la violence des combats
pendant le conflit et le peu d’attention accordé aux sites historiques lors des
opérations militaires. Ainsi, la vieille ville d’Alep, pourtant inscrite sur
la liste du patrimoine mondial de l’UNESCO, a été dévastée par les combats
(5) : de façon totalement indiscriminée, des tirs d’obus, de roquettes ou
encore des frappes aériennes ont ciblé le souk al-Madina d’Alep (6), la Grande
mosquée (7) ou encore la Citadelle (8). Certains universitaires, à l’instar de
l’urbanologue Robert Templer, parlent d’un « urbicide » dans le cas
d’Alep. L’UNESCO, en partenariat avec l’UNITAR, a d’ailleurs publié en décembre
2018 un dossier exhaustif sur les destructions au sein de la vieille ville
d’Alep ; le rapport souligne combien aucune structure de la ville n’a été
épargnée par les destructions, et affirme que 49% des dégâts recensés sont
« irréparables ».
Les activités de
contrebande d’antiquités et les fouilles illégales ont également causé des ravages
au sein du patrimoine culturel syrien. En effet, outre la perte des objets
historiques revendus à l’étranger, les sites archéologiques souffrent également
des techniques de fouille menées illégalement et, bien souvent, sauvagement.
L’archéologue Amr Al-Azm, spécialisé dans la traque de ces objets
archéologiques de contrebande, affirmait ainsi en novembre 2016 que les
fouilles étaient réalisées « comme on mènerait des fouilles dans une mine
d’or » : beaucoup de destructions ou d’endommagement d’artefacts
archéologiques sont ainsi commis involontairement par les contrebandiers, qui
ne maîtrisent pas les techniques de fouilles.
Aujourd’hui,
bien que la situation apparaisse moins chaotique en Syrie en terme de
violences, la condition du patrimoine syrien reste en revanche dans un état
particulièrement critique en raison de la résilience des trafics malgré la fin de
Daech et des affrontements dans la poche d’Idlib.
II. Le patrimoine
culturel syrien toujours à la merci des contrebandiers et des affrontements à
venir
Malgré la relative
accalmie belligérante en Syrie, les richesses historiques du pays ne sont pas
sauves pour autant. Si Daech a disparu, les réseaux de contrebande ayant
prospéré sous son égide sont toujours aussi actifs, bien que leur travail ait
été rendu moins aisé avec la disparition territoriale du mouvement terroriste.
En effet, ces
contrebandiers sont de plus en plus traqués par des ONG, des associations, ou
des volontaires locaux. C’est
le cas par exemple de l’Athar Project, dirigé par l’archéologue Amr Al-Azm qui,
avec son équipe, s’est rendu compte que pour pallier à la disparition de Daech
qui agissait comme acheteur et facilitateur, les trafiquants mettaient
désormais en vente leurs trouvailles sur les réseaux sociaux et notamment
Facebook, en toute impunité. 95 groupes arabophones ont ainsi été recensés, où
les vendeurs exposent leur marchandise de façon tout à fait explicite.
D’autres chercheurs (9)
ont quant à eux identifié qu’un grand nombre de groupes combattants encore en
Syrie, notamment parmi les rebelles syriens (10), bénéficiaient des revenus
tirés de ces ventes d’antiquités. Certains administrateurs de ces groupes
Facebook, par ailleurs, exigent des contrebandiers demandant l’accès au groupe
de s’acquitter d’une taxe basée sur les revenus qu’ils tireront de leurs
ventes ; ces administrateurs désignent cette taxe par le mot arabe
« khums », qui était utilisé par l’Etat islamique à l’époque où le
groupe détenait le monopole incontesté du trafic d’antiquités.
Cette taxe est
révélatrice d’un autre constat : l’institutionnalisation de la contrebande
d’antiquités établie par Daech n’a pas réellement disparu en même temps que
l’administration territoriale du groupe ; elle a simplement changé
d’intermédiaire, en la personne d’individus à la tête de réseaux de
contrebande.
Les trouvailles
archéologiques des contrebandiers sont revendues très majoritairement à
l’étranger, bien qu’aucun chiffre précis ne soit disponible. Les enquêtes
menées par les activistes anti-trafiquants ont établi que des personnes vivant
aux Etats-Unis figuraient parmi les plus importants acheteurs de biens
archéologiques syriens, malgré l’interdiction imposée par la loi américaine
d’acheter de tels artefacts volés ; la juridiction américaine a d’ailleurs
été adaptée au vu du conflit au Levant par l’adoption d’une nouvelle loi le 18
mai 2018 (11).
Les trajets utilisés
pour sortir ces objets archéologiques de Syrie sont, peu ou prou, les mêmes que
par le passé et empruntent avec la même densité les itinéraires des réfugiés
fuyant la Syrie – bien qu’aucune corrélation ne soit ni établie, ni à établir
entre réfugiés et contrebandiers. Ainsi, la Turquie apparaît comme la
principale porte de sortie des artefacts ; l’Irak est en deuxième position
en raison de la forte porosité de la frontière irako-syrienne et de
l’instabilité locale favorable aux activités illicites telles que la
contrebande. Le Liban et la Jordanie s’avèrent, enfin, des portes de sortie
relativement mineures en raison de la sévérité des contrôles et du verrouillage
très strict des frontières, dans le cas de la Jordanie.
Enfin,
les combats apparaissent comme une menace encore réelle et imminente, en
particulier dans la région d’Idlib, où se concentre une grande variété de sites
archéologiques dont certains ont déjà subi combats et frappes (12). Là encore,
comme à Alep, le régime de Bachar al-Assad a conscience que ses forces seules
ne suffiront pas à vaincre la poche insurgée d’Idlib (13), et il compte sur l’appui des
Russes et des Iraniens (frappes aériennes et tirs d’artillerie).
Cette stratégie est déjà
initiée depuis avril dernier, date des nouvelles offensives syriennes contre la
poche, et provoque de très nombreux dommages (14). Tout comme à Alep, il est
probable que la préservation des sites archéologiques et historiques sera une
préoccupation relativement mineure du régime de Bachar el-Assad et de ses
alliés dans la reconquête de cet ultime réduit insurgé.
Ainsi, si la menace la
plus visible pour le patrimoine culturel syrien, incarnée par Daech, a été
éliminée territorialement, l’institutionnalisation à grande échelle de la
contrebande établie par le mouvement terroriste perdure et s’adapte. Après huit
ans de conflit particulièrement ravageur, le patrimoine syrien doit ainsi faire
face à des trafics toujours aussi actifs et à la perspective prochaine
d’affrontements assurément violents entre le régime syrien et les insurgés dans
la poche d’Idlib.
Notes :
(1) L’Etat islamique s’est autant servi du patrimoine historique syrien comme une manne financière que comme une arme médiatique, comme il sera évoqué au cours de cet article.
Si les bombardements et les accrochages restent très fréquents dans la région d’Idlib entre insurgés et forces loyalistes, le reste de la Syrie connaît désormais une certaine accalmie, que viennent troubler ponctuellement les cellules dormantes de Daech ; le tiers de la Syrie est désormais contrôlé par les Kurdes, et la quasi-totalité du reste par le régime syrien.
(3) En 2019, l’UNESCO listait très exactement 1061 sites en Syrie.
(4) Il s’agit de Palmyre naturellement, mais aussi du Krak des Chevaliers, des Cités oubliés, de la vieille ville de Damas, de Bosra et de la vieille ville d’Alep.
(5) En particulier ceux ayant opposé les rebelles syriens, retranchés dans la ville, et les forces loyalistes massivement appuyées par l’aviation russe au cours du troisième trimestre de l’année 2016.
(6) L’Irish Times rapport ainsi qu’entre 700 et 1 000 boutiques du souk auraient été détruites.
(7) L’entrée principale de la mosquée ainsi que la salle de prière ont été endommagés par des tirs de roquettes mais, plus encore, le minaret a été intégralement détruit.
(8) Plusieurs pans de remparts ont été emportés par des tirs de roquettes et d’obus.
(9) De l’ONG « SAFE » (Saving Antiquities For Everyone).
(10) A l’instar du Hayat Tahrir al-Sham ou encore du Front de libération nationale.
(11) Il s’agit de l’Illicit Art and Antiquities Trafficking Protection Act, qui lutte spécifiquement contre les « Antiquités du sang », c’est-à-dire les artefacts issus des pillages.
(12) C’est le cas notamment de la mosquée médiévale d’Idlib Sermin dans la ville d’Idlib, par exemple.
(13) Eprouvées par huit ans de guerre civile, les troupes loyalistes s’avèrent peu combattantes et en perte de motivation. Ce constat a été relayé à de très nombreuses reprises dans la presse ces derniers mois, à l’instar du Guardian en date du 10 octobre 2018 : https://www.theguardian.com/world/2018/oct/10/assads-exhausted-army-in-need-of-reinforcements-as-idlib-battle-looms
(14) Les exploitations agricoles sont spécifiquement visées, parfois avec des munitions incendiaires. Lire sur les Clés du Moyen-Orient : « la destruction par le feu des exploitations agricoles en Syrie et en Irak » (https://www.lesclesdumoyenorient.com/La-destruction-par-le-feu-des-exploitations-agricoles-en-Syrie-et-en-Irak.html)
(1) L’Etat islamique s’est autant servi du patrimoine historique syrien comme une manne financière que comme une arme médiatique, comme il sera évoqué au cours de cet article.
Si les bombardements et les accrochages restent très fréquents dans la région d’Idlib entre insurgés et forces loyalistes, le reste de la Syrie connaît désormais une certaine accalmie, que viennent troubler ponctuellement les cellules dormantes de Daech ; le tiers de la Syrie est désormais contrôlé par les Kurdes, et la quasi-totalité du reste par le régime syrien.
(3) En 2019, l’UNESCO listait très exactement 1061 sites en Syrie.
(4) Il s’agit de Palmyre naturellement, mais aussi du Krak des Chevaliers, des Cités oubliés, de la vieille ville de Damas, de Bosra et de la vieille ville d’Alep.
(5) En particulier ceux ayant opposé les rebelles syriens, retranchés dans la ville, et les forces loyalistes massivement appuyées par l’aviation russe au cours du troisième trimestre de l’année 2016.
(6) L’Irish Times rapport ainsi qu’entre 700 et 1 000 boutiques du souk auraient été détruites.
(7) L’entrée principale de la mosquée ainsi que la salle de prière ont été endommagés par des tirs de roquettes mais, plus encore, le minaret a été intégralement détruit.
(8) Plusieurs pans de remparts ont été emportés par des tirs de roquettes et d’obus.
(9) De l’ONG « SAFE » (Saving Antiquities For Everyone).
(10) A l’instar du Hayat Tahrir al-Sham ou encore du Front de libération nationale.
(11) Il s’agit de l’Illicit Art and Antiquities Trafficking Protection Act, qui lutte spécifiquement contre les « Antiquités du sang », c’est-à-dire les artefacts issus des pillages.
(12) C’est le cas notamment de la mosquée médiévale d’Idlib Sermin dans la ville d’Idlib, par exemple.
(13) Eprouvées par huit ans de guerre civile, les troupes loyalistes s’avèrent peu combattantes et en perte de motivation. Ce constat a été relayé à de très nombreuses reprises dans la presse ces derniers mois, à l’instar du Guardian en date du 10 octobre 2018 : https://www.theguardian.com/world/2018/oct/10/assads-exhausted-army-in-need-of-reinforcements-as-idlib-battle-looms
(14) Les exploitations agricoles sont spécifiquement visées, parfois avec des munitions incendiaires. Lire sur les Clés du Moyen-Orient : « la destruction par le feu des exploitations agricoles en Syrie et en Irak » (https://www.lesclesdumoyenorient.com/La-destruction-par-le-feu-des-exploitations-agricoles-en-Syrie-et-en-Irak.html)
A
lire sur Les clés du Moyen-Orient :
A Statement, The Syrian cultural heritage in the ancient city of Palmyra is face to face with challenges and risks
Destruction du patrimoine culturel irakien : les villes de Nimrud et de Hatra
Entretien avec Sophie Cluzan – Le patrimoine culturel syrien, « imbrication du passé et du présent »
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Compte rendu de l’exposition « Cités Millénaires, Voyage virtuel de Palmyre à Mossoul » présentée à l’Institut du Monde Arabe jusqu’au 10 février 2019
Compte rendu de l’exposition « Sites Eternels, de Bâmiyân à Palmyre », au Grand Palais
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Compte rendu de la rencontre organisée avec le Professeur Maamoun Abdulkarim, directeur général des antiquités et des musées de Syrie (DGAM), lors des Midis de l’iReMMO, le lundi 15 juin 2015 sur le thème « qu’advient-il du patrimoine en Syrie ? »
La protection internationale du patrimoine irakien sous les coups de l’État islamique
Pierre-Jean Luizard, Le piège Daech, L’Etat islamique ou le retour de l’Histoire
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La protection internationale du patrimoine irakien sous les coups de l’État islamique
Pierre-Jean Luizard, Le piège Daech, L’Etat islamique ou le retour de l’Histoire
Bibliographie :
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GILL, David. Context Matters “From Palmyra to Mayfair : The Movement of Antiquities from Syria and Northern Iraq”. Journal of Art Crime, Spring, 2015, p. 73-80.
MOSKOWITZ, Taylor. The Illicit Antiquities Trade as a Funding Source for Terrorism : Is Blockchain the Solution. Cardozo Arts & Ent. LJ, 2019, vol. 37, p. 193.
STEPHENS, Claire. Blood Antiquities : Preserving Syria’s Heritage. Chi.-Kent L. Rev., 2017, vol. 92, p. 353.
TAUB, Ben. The real value of the Isis antiquities trade. The New Yorker, 2015, vol. 4.
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TURKU, Helga. Cultural Property as a Weapon of War. In : The Destruction of Cultural Property as a Weapon of War. Palgrave Macmillan, Cham, 2018. p. 1-25.
Vafadari, A & Philip, G & Jennings, R. (2017). DAMAGE ASSESSMENT AND MONITORING OF CULTURAL HERITAGE PLACES IN A DISASTER AND POST-DISASTER EVENT – A CASE STUDY OF SYRIA. ISPRS - International Archives of the Photogrammetry, Remote Sensing and Spatial Information Sciences. XLII-2/W5. 695-701. 10.5194/isprs-archives-XLII-2-W5-695-2017.
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Sitographie :
Terrorists are trafficking looted antiquities with impunity on Facebook, Quartz, 03/07/2019
https://www.reuters.com/article/us-syria-security-turkey/turkish-military-chiefs-discuss-possible-offensive-in-syria-idUSKCN1UK17L
While the Islamic State fades in Syria, its legacy of antiquities smuggling flourishes, Syria Direct, 30/05/2018
https://syriadirect.org/news/while-the-islamic-state-fades-in-syria-its-legacy-of-antiquities-smuggling-flourishes
Tracking the smugglers’ trail of priceless Islamic State loot to art markets in the West, ABC News, 06/06/2018
https://www.abc.net.au/news/2018-06-06/priceless-antiques-looted-by-is-smuggled-into-western-markets/9833554
Antiquities looted in Syria and Iraq are sold on Facebook, BBS News, 02/05/2019
https://www.bbc.com/news/world-middle-east-47628369
Organizations publishing Damage Assessment Reports, UNESCO
https://en.unesco.org/syrian-observatory/organizations-publishing-damage-assessment-reports
Les trésors en péril du patrimoine syrien, Géo, 14/11/2018
https://www.geo.fr/histoire/les-tresors-en-peril-du-patrimoine-syrien-193424
Terrorists are trafficking looted antiquities with impunity on Facebook, Quartz, 03/07/2019
https://www.reuters.com/article/us-syria-security-turkey/turkish-military-chiefs-discuss-possible-offensive-in-syria-idUSKCN1UK17L
While the Islamic State fades in Syria, its legacy of antiquities smuggling flourishes, Syria Direct, 30/05/2018
https://syriadirect.org/news/while-the-islamic-state-fades-in-syria-its-legacy-of-antiquities-smuggling-flourishes
Tracking the smugglers’ trail of priceless Islamic State loot to art markets in the West, ABC News, 06/06/2018
https://www.abc.net.au/news/2018-06-06/priceless-antiques-looted-by-is-smuggled-into-western-markets/9833554
Antiquities looted in Syria and Iraq are sold on Facebook, BBS News, 02/05/2019
https://www.bbc.com/news/world-middle-east-47628369
Organizations publishing Damage Assessment Reports, UNESCO
https://en.unesco.org/syrian-observatory/organizations-publishing-damage-assessment-reports
Les trésors en péril du patrimoine syrien, Géo, 14/11/2018
https://www.geo.fr/histoire/les-tresors-en-peril-du-patrimoine-syrien-193424
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