COVID-19 EN AFGHANISTAN :
TRIBUNE POLITIQUE POUR LES TALIBAN
ARTICLE PUBLIÉ LE 30/03/2020
Par Gentien Rossigneux
https://www.lesclesdumoyenorient.com/Covid-19-en-Afghanistan-tribune-politique-pour-les-Taliban.html
À l’heure où l’accord de Doha les rapproche encore de
la reconnaissance internationale qu’ils espèrent depuis leur création (1), la
crise sanitaire mondiale provoquée par la pandémie de SARS-CoV-2 ou Covid-19
offre aux Taliban une occasion de montrer à la communauté internationale, et à
la population afghane, leur crédibilité comme acteur étatique. Contrôlant de
fait près de la moitié du territoire afghan, le mouvement est confronté aux
mêmes défis logistiques et matériels que le gouvernement de Kaboul. Réduits
pour l’instant à une approche préventive faute d’infrastructures médicales à
même de répondre convenablement à la crise, administration gouvernementale et
insurgés comptent sur l’aide internationale pour limiter l’impact de l’épidémie
sur la population afghane. Mais pour les insurgés, l’enjeu est également de
démontrer qu’ils sont tout aussi capables d’endosser cette responsabilité que
le gouvernement officiel, et que leur structure de gouvernance est suffisamment
solide et organisée pour y parvenir.
L’expérience
de la gouvernance parallèle
Revenons tout d’abord sur le contexte de
l’activité de gouvernance civile du mouvement insurrectionnel en nous appuyant
principalement sur l’étude de novembre 2019 d’Ashley Jackson et d’Amiri
Rahmatullah (2). Dès 2010, les insurgés tentent de mettre en place une
structure coordonnée et hiérarchisée de gouvernance, complétée en 2014 par
l’ajout de commissions civiles aux structures militaires existantes. Un ancien
membre de la Rahbari Shura, ou conseil de direction, des Taliban
déclarait en 2018 : « nous avions besoin de montrer que nous pouvions
être crédibles et former un gouvernement responsable et acceptable par
tous » (3). La volonté de s’assurer le soutien et la confiance de la
population rend impérieuse la mise en place d’une administration, et par
conséquent la négociation ponctuelle avec le gouvernement, et avec les
organisations étrangères. Administrer les populations est avant tout un outil
politique dans la main des insurgés. Les services publics permettent de rendre
visible leur contrôle du territoire et de dénoncer dans le même temps
l’inefficacité et la corruption généralisée des administrations du gouvernement
de Kaboul.
Afin de donner une impression de rectitude
et d’unité du mouvement, il importe de limiter les pouvoirs à l’échelle locale
et leur concentration entre les mains des commandants. La direction du
mouvement met donc en place depuis le Pakistan des structures pyramidales pour
les principaux ministères, ou commissions. Celles-ci se déclinent aux échelles
provinciales et locales et sont en charge de la coordination et de
l’application des consignes données sur les questions civiles. Leurs
prérogatives et leur impact réel sur les pratiques des unités de combattants
sur le terrain doivent toutefois être nuancés en raison de la prévalence des
objectifs militaires et politiques évalués par chaque commandant, et de
l’hétérogénéité de celui-ci à l’échelle locale. L’arbitrage est confié au
gouverneur insurgé de chaque province, avec un contrôle plus ou moins efficace
de ce qu’on peut appeler l’administration centrale (4). Les divergences
politiques des différentes shuras ou conseils semblent s’être
atténuées avec le temps, et la politique de coopération et de renforcement des
affaires civiles voulue par l’actuel émir Haibatullah Akhunzada parait avoir
pris le pas, au moins en apparence, sur ses détracteurs (5).
Dans ce contexte, le maintien et le fonctionnement des
infrastructures de santé sont d’une importance vitale pour le mouvement,
confronté à la nécessité de faire soigner les combattants blessés sans avoir à
les transférer systématiquement au Pakistan. Au-delà de cette dimension
militaire, l’organisation des soins médicaux est un moyen majeur de marquer le
contrôle du territoire aux yeux de la population. Appliquant au système de
soins les réglementations qui leur sont propres, les Taliban tiennent un moyen
fondamental de s’assurer une certaine emprise sur la population. Prenant
ostensiblement la charge de ces services, ils discréditent l’administration de
Kaboul, même si c’est souvent cette dernière ou des associations humanitaires
qui continuent à fournir personnels et financements.
Dès 2007, le mollah Omar, fondateur des
Taliban, appelle les organisations internationales à organiser les soins et la
vaccination des enfants. De ce fait, les premières à négocier avec les Taliban,
sans pour autant l’assumer publiquement, ont été les grandes organisations
humanitaires et médicales, mais aussi les structures onusiennes compétentes,
notamment l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). Cette dimension est
assumée par un ancien membre de la Rahbari Shura qui déclarait
en 2018 que ces collaborations avec les organisations humanitaires ont en
partie pour but une « reconnaissance politique » et une
« amélioration de leur image » (6). Le principal objectif est
d’obtenir la reconnaissance internationale qui a manqué entre 1996 et 2001.
Le
système de santé en Afghanistan dans le contexte de la pandémie de Covid-19
Le système de santé afghan repose essentiellement sur
un système de délégation de service public par l’administration à des ONG
nationales et internationales. Après 2001, le réseau public de soin est pauvre
et mal équipé, et la majeure partie des personnels qualifiés a quitté le service
public, ou le pays. Le développement et l’amélioration des soin reposent depuis sur
les fonds alloués par l’aide publique au développement américaine (USAID), la
Banque mondiale, et la Commission européenne. En 2018, on considère que 87% de
la population est en mesure d’accéder aux soins en moins de deux heures dans
l’un des 3 135 centres de soins du pays.
Toutefois,
en ce qui concerne la crise actuelle du coronavirus, le manque de lits
d’hôpitaux en soins intensifs, de zone de quarantaine efficace, et de personnel
qualifié rend certaine une évolution dramatique de l’épidémie de Covid-19 si
les mesures de prévention ne sont pas appliquées. Or, l’un des principaux défis
du gouvernement afghan est le manque de confiance de la population dans le
système de soins, dû à la persistance de croyances et de pratiques
traditionnelles (7). Le 16 mars 2020, les patients confinés dans la zone de
quarantaine de l’hôpital d’Hérat se sont ainsi enfuis avec l’aide de leurs
familles. Sans l’implication des responsables religieux et traditionnels dans
la diffusion des consignes sanitaires, les campagnes de communication
conjointes de l’OMS et du ministère de la Santé publique (8) n’ont que peu
d’impact dans la population. Jusqu’à aujourd’hui, ils n’ont montré qu’un enthousiasme
limité pour les campagnes sanitaires.
Au 22 mars,
34 cas de Covid-19 ont été confirmés en Afghanistan, répartis dans onze
provinces dans toutes les régions du pays. Toutefois, ce chiffre est
probablement très largement sous-estimé. La quasi-totalité d’entre eux sont des
réfugiés afghans rentrés d’Iran depuis que ce dernier pays est devenu l’un des
principaux foyers de l’épidémie et que ses hôpitaux ont refusé de soigner des
Afghans en situation irrégulière. Selon l’OMS, 19 000 Afghans ont franchi
la frontière ouest des provinces d’Hérat et de Nimroz durant la seule première
semaine de mars, 57 000 entre le 15 et le 18 mars (9). Mais les moyens de
détections sont étiques, avec seulement 400 tests de dépistage réalisés à la
date du 22 mars (10). Le ministère afghan de la Santé publique a d’ores et déjà
appelé l’ensemble de la population à prendre la mesure de la situation et à
appliquer les mesures barrières mises en œuvre dans le monde entier. Le 14
mars, toutes les écoles du pays ont été fermées, mais le gouvernement n’a pas
réussi à fermer les frontières avec l’Iran et le Pakistan. Le 27 mars, la
présidence afghane a annoncé la mise en œuvre d’un couvre-feu dans la ville de
Kaboul à partir du lendemain, 28 mars. Celui-ci n’a été que peu respecté faute notamment
de garanties de compensations financières pour les nombreux commerçants et
artisans déjà au bord de la pauvreté (11). Ces mesures ont depuis été étendues
à d’autres villes afghanes, et à toute la province de Hérat, cœur de l’épidémie
dans le pays. Le 30 mars, le ministère comptabilisait officiellement 145 cas
positifs de Covid-19, dont 106 à Hérat.
La situation
a rapidement échappé aux capacités du ministère de la Santé publique qui a
publié des projections à 80% de contamination dans la population du pays et
plus de 110 000 décès liés au virus (12). Le gouvernement a sollicité un
plan de financement d’urgence auprès de la Banque mondiale et débloqué des
fonds importants, notamment pour la construction d’un hôpital de 100 lits dans
la province de Hérat et l’augmentation des capacités d’analyses biomédicales.
Les grandes organisations humanitaires et les donateurs habituels ont également
apporté leur soutien : les Émirats arabes unis et la Chine ont ainsi
respectivement fourni 15 000 et 4 000 kits de dépistages, et les
principales ONG ont adapté leurs moyens sur place afin d’être en mesure de
répondre aux besoins de la population. Les appels à limiter les impacts sur
l’économie se sont multipliés, afin notamment d’éviter une inflation des prix
des denrées alimentaires et des transports qui frapperait directement la
population. Néanmoins, l’ensemble de ces mesures parait bien faible face au
risque de développement rapide et incontrôlé de l’épidémie.
L’implication publique des Taliban
dans la crise sanitaire
À l’instar d’autres groupes jihadistes comme le Parti
islamique du Turkestan (TIP) ou Daesh, les Taliban ont usé
de références eschatologiques (13). Mais ils ont également proposé une réponse
administrative, publiée sur leur site officiel Voice of Jihad sous
la forme d’une série de communiqués émanant des commissions. Sans avoir plus de
moyens que le gouvernement de Kaboul, ils s’en tiennent comme celui-ci à des
mesures de prévention et des appels à respecter les consignes sanitaires.
Le 15 mars,
un premier communiqué de la commission pour les prisonniers appelle à une
vigilance particulière quant au respect des mesures barrières dans les prisons
du gouvernement, dans lesquelles sont détenus les combattants capturés, et sont
décrites comme surpeuplées et mal équipées. Le mouvement demande également aux
organisations internationales humanitaires et des droits de l’homme d’accorder
une attention spécifique à ces prisons.
Le 16 mars,
Suhail Shaheen, porte-parole du mouvement à Doha, annonce sur Twitter que
« l’Émirat islamique via sa commission pour la santé assure toutes les
organisations internationales et l’OMS de sa volonté de coopérer et de
coordonner avec eux la lutte contre le coronavirus ». Le 18 mars, le
bureau de communication du mouvement renouvelle cet appel à suivre les
consignes sanitaires détaillées par les organisations médicales dans toutes les
régions d’Afghanistan sous leur contrôle. Les organisations internationales y
sont de nouveau sollicitées pour fournir tout l’équipement nécessaire, médical
et humanitaire dans les zones sous contrôle, où le mouvement s’est engagé à
assurer leur sécurité.
Ce même
communiqué s’adresse également aux entrepreneurs et commerçant afghans en les
intimant à s’abstenir de tirer de cette situation des « revenus illégaux »,
de provoquer une inflation, ou de thésauriser. Le 22 mars, des mesures
coercitives sont annoncées par le mouvement pour combattre ces pratiques
économiques. La commission pour la prévention des pertes civiles et
l’enregistrement des plaintes a ainsi annoncé avoir reçu de nombreuses plaintes
de civils confrontés à une forte hausse des prix pratiqués par les compagnies
de transport, et ce dans le contexte du retour massif des Afghans d’Iran. La
commission affirme avoir enquêté et constaté par elle-même ces dérives et
appelle ces compagnies à réduire le coût de leurs services, ou à le maintenir à
son niveau antérieur sous peine de subir des sanctions pénales. Tous les
représentants provinciaux des Taliban sont invités à fournir l’aide nécessaire
aux rapatriés confrontés à ces difficultés.
Concernant
les frontières avec l’Iran et les problèmes posés tant par le retour massif des
Afghans d’Iran que par les cas confirmés sur le territoire iranien, les Taliban
ont exprimé le 19 mars leurs condoléances et leur soutien au dirigeant et au
peuple de la République islamique d’Iran dans un communiqué diplomatique. Ils
appellent le gouvernement iranien à la solidarité islamique, à accorder le même
traitement aux réfugiés afghans qu’à ses propres citoyens, à ne pas les
expulser vers l’Afghanistan et à leur apporter le soutien médical dont ils ont
besoin. Les Afghans d’Iran sont eux appelés à appliquer strictement les
consignes délivrées par les autorités iraniennes dans le cadre de la lutte
contre l’épidémie.
De manière générale, les rassemblements ont été interdits dans les
zones contrôlées par les Taliban comme les districts de Musa Qala et de Naw Zar
dans la province du Helmand. Les mollahs, responsables tribaux et
commandants sont appelés à diffuser les consignes sanitaires et à veiller à
leur application. Ces campagnes sont largement médiatisées par les insurgés à
travers leurs organes de communication (14). Zabihullah Mujahid, autre
porte-parole des Taliban, affirme que ces derniers sont prêts à faire respecter
ces mesures préventives, par la force s’il le faut. Comme dans toutes les
décisions prises par le mouvement, les shuras sont amenées à
solliciter l’avis des savants religieux qui doivent confirmer la légalité des
interdictions de rassemblement, notamment dans les mosquées. S’appuyant sur une
légitimité religieuse et traditionnelle beaucoup plus forte que celle du
gouvernement, notamment dans les zones pachtounes et rurales du pays, leur
message porte souvent davantage.
La réponse
officielle du mouvement face à cette pandémie a mobilisé en profondeur sa
structure administrative dans plusieurs domaines. De la politique publique de
santé aux questions économiques en passant par des prérogatives de police et
des communiqués d’ordre diplomatique, le mouvement s’impose comme pouvoir
légitime dans les zones qu’il contrôle et interlocuteur international. Ce
contrôle territorial est à ce jour la principale force du mouvement. Face à une
pandémie médiatisée dans l’ensemble des pays du monde et pour laquelle les
institutions internationales sont particulièrement mobilisées, les Taliban se
posent comme seuls compétents dans leur zone d’administration. Ils en profitent
pour critiquer chaque fois qu’ils en ont l’occasion les choix politiques du
gouvernement, et se veulent au moins aussi efficace que celui-ci dans la
gestion de la crise.
Conclusion
Certes, les
moyens propres du mouvement en matière médicale sont très réduits, et leur
capacité d’action civile dépend avant tout des apports financiers et
logistiques extérieurs. Mais ce constat est le même pour le gouvernement, tenu
à bout de bras par ses donateurs étrangers et gangréné par la corruption.
Certes, ces ressources émanent pour une part importante d’organisations qui ne
reconnaissent pas la légitimité des insurgés comme puissance étatique, voire du
gouvernement de Kaboul lui-même. Mais le fait est que les Taliban tirent un
certain crédit politique et une visibilité internationale importante. Au-delà
de leurs préoccupations pour la santé de leurs administrés, ils profitent de
cette tribune pour se montrer au monde comme un mouvement responsable et
structuré, fort de son expérience de gouvernance et capable d’endosser les
responsabilités auxquelles ils aspirent.
Notes :
(1) Le 29 février 2020 le représentant spécial des États-Unis et le responsable du bureau officiel de l’Émirat islamique d’Afghanistan ont signé à Doha un accord présenté comme « devant conduire à la paix en Afghanistan ». Les États-Unis s’y sont engagé au retrait complet des forces internationales, et les Taliban ont présenté des garanties anti-terroristes et ont accepté de participer à des négociations inter-afghanes.
(2) JACKSON Ashley & RAHMATULLAH Amiri, “Insurgent Bureaucracy : How the Taliban Makes Policy”, United States Institute of Peace, Nov 2019 (https://www.usip.org/sites/default/files/2019-11/pw_153-insurgent_bureaucracy_how_the_taliban_makes_policy.pdf)
(3) Ibid.
(4) Ibid.
(5) GIUSTOZZI Antonio, "Afghanistan : Taliban’s organization and structure", LandInfo, août 2017 (https://landinfo.no/asset/3589/1/3589_1.pdf)
(6) JACKSON Ashley & RAHMATULLAH Amiri, op. cit.
(7) The Diplomat, “Can Afghanistan weather the Coronavirus storm ?”, 22 mars 2020 (https://thediplomat.com/2020/03/can-afghanistan-weather-the-coronavirus-storm/)
(8) Ministère de la Santé publique afghan et Organisation Mondiale de la Santé, supports de la campagne de prévention du Coronavirus, Février 2020 (https://moph.gov.af/ps/د-نوی-کرونا-ویروس-د-خپریدو-د-مخنیوی-لپاره-د-عامه-پوهاوی-پاڼی)
(9) Khaama Press Agency, "Hospitals in Iran refuse to treat Afghans amid coronavirus pandemic", 21 mars 2020 (https://www.khaama.com/hospitals-in-iran-refuse-to-treat-afghans-amid-coronavirus-pandemic-04533/)
(10) United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA), "Afghanistan Brief : COVID-19 N°17", 22/03/2020 (https://www.humanitarianresponse.info/en/operations/afghanistan/document/afghanistan-flash-update-covid-19-daily-brief-no-17-22-mar-2020)
(11) Khaama Press Agency, “Kaboul resident defy lockdown”, 28 mars 2020 (https://tolonews.com/afghanistan/kabul-residents-defy-lockdown)
(12) Khaama Press Agency, "Coronavirus could kill 110,000 people in Afghanistan, warns public health minister", 24 mars 2020 (https://www.khaama.com/coronavirus-could-kill-110000-people-in-afghanistan-warns-public-health-minister-04556/)
(13) WEISS Caleb, "Jihadists discuss coronavirus, offer advice", Long War Journal, 13 mars 2020 (https://www.longwarjournal.org/archives/2020/03/jihadists-discuss-coronavirus-offer-advice.php)
(14) Voice of Jihad, "Photo report of public awareness meeting about Corona virus epidemic in Logar", 30 mars 2020 (http://alemarahenglish.com/?p=34066)
(1) Le 29 février 2020 le représentant spécial des États-Unis et le responsable du bureau officiel de l’Émirat islamique d’Afghanistan ont signé à Doha un accord présenté comme « devant conduire à la paix en Afghanistan ». Les États-Unis s’y sont engagé au retrait complet des forces internationales, et les Taliban ont présenté des garanties anti-terroristes et ont accepté de participer à des négociations inter-afghanes.
(2) JACKSON Ashley & RAHMATULLAH Amiri, “Insurgent Bureaucracy : How the Taliban Makes Policy”, United States Institute of Peace, Nov 2019 (https://www.usip.org/sites/default/files/2019-11/pw_153-insurgent_bureaucracy_how_the_taliban_makes_policy.pdf)
(3) Ibid.
(4) Ibid.
(5) GIUSTOZZI Antonio, "Afghanistan : Taliban’s organization and structure", LandInfo, août 2017 (https://landinfo.no/asset/3589/1/3589_1.pdf)
(6) JACKSON Ashley & RAHMATULLAH Amiri, op. cit.
(7) The Diplomat, “Can Afghanistan weather the Coronavirus storm ?”, 22 mars 2020 (https://thediplomat.com/2020/03/can-afghanistan-weather-the-coronavirus-storm/)
(8) Ministère de la Santé publique afghan et Organisation Mondiale de la Santé, supports de la campagne de prévention du Coronavirus, Février 2020 (https://moph.gov.af/ps/د-نوی-کرونا-ویروس-د-خپریدو-د-مخنیوی-لپاره-د-عامه-پوهاوی-پاڼی)
(9) Khaama Press Agency, "Hospitals in Iran refuse to treat Afghans amid coronavirus pandemic", 21 mars 2020 (https://www.khaama.com/hospitals-in-iran-refuse-to-treat-afghans-amid-coronavirus-pandemic-04533/)
(10) United Nations Office for the Coordination of Humanitarian Affairs (OCHA), "Afghanistan Brief : COVID-19 N°17", 22/03/2020 (https://www.humanitarianresponse.info/en/operations/afghanistan/document/afghanistan-flash-update-covid-19-daily-brief-no-17-22-mar-2020)
(11) Khaama Press Agency, “Kaboul resident defy lockdown”, 28 mars 2020 (https://tolonews.com/afghanistan/kabul-residents-defy-lockdown)
(12) Khaama Press Agency, "Coronavirus could kill 110,000 people in Afghanistan, warns public health minister", 24 mars 2020 (https://www.khaama.com/coronavirus-could-kill-110000-people-in-afghanistan-warns-public-health-minister-04556/)
(13) WEISS Caleb, "Jihadists discuss coronavirus, offer advice", Long War Journal, 13 mars 2020 (https://www.longwarjournal.org/archives/2020/03/jihadists-discuss-coronavirus-offer-advice.php)
(14) Voice of Jihad, "Photo report of public awareness meeting about Corona virus epidemic in Logar", 30 mars 2020 (http://alemarahenglish.com/?p=34066)
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