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https://www.lesclesdumoyenorient.com/Comprendre-la-crise-libyenne-2019-2020-contexte-diplomatique-enjeux.html
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Comprendre la crise libyenne (2019-2020) : contexte diplomatique,
enjeux (...)
COMPRENDRE
LA CRISE LIBYENNE (2019-2020) : CONTEXTE DIPLOMATIQUE, ENJEUX SÉCURITAIRES
ET INTÉRÊTS GAZIERS AUTOUR DES ACCORDS TURCO-LIBYENS
ARTICLE PUBLIÉ LE 10/01/2020
ARTICLE PUBLIÉ LE 10/01/2020
Par Mohamed El Amine Meziane et Nicolas
Klingelschmitt
La Turquie a annoncé le 2 janvier 2020 (1) son
intention d’envoyer des troupes sur le territoire libyen en soutien au
gouvernement de Fayez El-Sarraj siégeant à Tripoli, qui subit de multiples
offensives des forces du Maréchal Haftar depuis novembre 2019. Cette annonce
fait suite à plusieurs mois de tractations diplomatiques entre Ankara et
Tripoli, observées avec attention par les autres puissances de la région, dont
l’Algérie qui a reçu Fayez El-Sarraj ainsi que le ministre turc des Affaires
étrangères le 6 janvier pour tenter d’enrayer la « crise libyenne »
(2).
Le 27 novembre 2019, le président turc
Recep Tayyip Erdogan a signé avec Fayez El-Sarraj, le chef du gouvernement
libyen reconnu par l’ONU, un mémorandum d’entente pour l’exploitation des
gisements gaziers dans les eaux territoriales des deux pays, mais aussi dans
des zones contestées par plusieurs pays, dont la Grèce. Dès l’annonce de la
signature de cet accord, les réactions n’ont pas tardé, allant de la non
reconnaissance de cet accord par le Maréchal Haftar et l’Egypte, jusqu’à
l’expulsion de l’ambassadeur libyen en Grèce le 6 décembre 2019 (3).
Trois éléments liés à cet accord
accentuent les tensions. D’une part, le texte de celui-ci n’a pas encore été
publié officiellement, ni été véritablement relayé par les médias. D’autre
part, en plus de cet accord sur les frontières maritimes, un autre accord de
coopération militaire et sécuritaire a été signé lors de ladite visite. Enfin,
s’ajoute à cela l’annonce du président turc précisant que son pays est prêt à
envoyer des troupes sur le sol libyen, si le gouvernement de Tripoli le
demande.
Cette importante déclaration de Recep
Tayyip Erdogan a suscité de vives réactions, et laisse planer un potentiel
regain d’intensité aux conflits en cours sur le sol libyen, dont la population
n’a pas connu de véritables périodes de paix et de sécurité depuis la chute de
Kadhafi en 2011 (4). La situation semble s’accélérer ces derniers jours, la
ville côtière de Syrte étant tombée ce 7 janvier aux mains des forces du
Maréchal Haftar assistées d’un patchwork de milices salafistes et d’anciennes
troupes du clan Kadhafi. Khalifa Haftar est un ancien allié de feu le guide de
la révolution libyenne, chef de corps expéditionnaire de l’armée libyenne sur
le front tchadien (5) qui rompt avec Mouammar Kadhafi et part s’exiler aux Etats-Unis
au début des années 1990. Il refait surface en Libye lors du printemps arabe de
2011, s’imposant au sein du Conseil National de Transition avant de s’exiler à
nouveaux en Amérique du Nord jusqu’à 2014 où il revient sur le sol libyen,
fédère un ensemble de tribus et de milices jusqu’à contrôler une grosse partie
de la Cyrénaïque (Est de la Libye), ce qui lui permet de se lancer à la
conquête de l’ensemble du pays jusqu’à tenter depuis mi-2019 de renverser
militairement le gouvernement reconnu par l’ONU de Fayez El-Serraj.
Une recherche d’alliés opérée par le GNA dans un
contexte de défense contre l’offensive du Maréchal Haftar sur Tripoli
Les tractations de ces derniers mois
menées par le Government of National Accord (GNA) (6) de Fayez El-Sarraj en
recherche d’un appui militaire turc ont fortement attisé les tensions entre les
différentes factions libyennes et leurs appuis internationaux.
Pour le GNA, c’est-à-dire le gouvernement
de Tripoli reconnu par l’ONU, la campagne militaire d’envergure lancée par le
maréchal Haftar depuis le 4 avril 2019 est une menace majeure dans le sens où
elle a pour objectif d’éliminer les forces militaires alliées au gouvernement
de Tripoli, et d’aboutir à l’abrogation de l’accord de Skhirat (7), car les
partisans d’Haftar considèrent que le conseil présidentiel qui a signé cet
accord est illégitime. Ceux-ci l’accusent également d’un soutien à des groupes
salafistes et terroristes (8).
Même si le gouvernement de Fayez El-Sarraj
(GNA) a pu contenir les premières attaques des forces du Marechal Haftar aux
abords de Tripoli, la situation reste très fragile, d’autant plus que la
capitale libyenne et ses infrastructures de base ne sont plus à l’abri des tirs
de mortier des forces du Maréchal Haftar qui sont de plus en plus proches, et
que pour la première fois depuis la chute de Kadhafi, des villes comme Misrata
et Zaouïa ont elles aussi subi des bombardements aériens par les forces du
Maréchal Haftar. Misrata a été bombardée en prélude de l’offensive d’Haftar sur
Tripoli, dès octobre 2019 (9), tandis que Zaouïa a subi des attaques aériennes
ces dernières semaines, fin décembre 2019.
Le gouvernement libyen reconnu par l’ONU
déclare régulièrement que le maréchal Haftar reçoit un soutien militaire,
financier, logistique, médiatique et politique de la part de ses alliés dans la
région et dans le monde, principalement de l’Egypte voisine, ainsi que des
Emirats arabes unis, de l’Arabie saoudite, de la Jordanie, du Soudan et de la
Russie. Un appui français aux forces pro-Haftar a également été dénoncé par le
GNA ainsi que par plusieurs observateurs internationaux, ce que dément le Quai
d’Orsay (10).
Depuis l’intensification de la bataille de
Tripoli (débutée en novembre 2019), cet appui et soutien au maréchal Haftar
devient de plus en plus visible et décisif, avec la multiplication des
opérations de drones, et surtout la présence de combattants étrangers,
notamment des mercenaires de la compagnie russe Wagner (11), ce qui a amené les
Etats-Unis à critiquer ouvertement cette présence militaire russe au sein du
conflit libyen (12).
Pour ces raisons, il était devenu urgent
pour le gouvernent de Tripoli de trouver un soutien et un allié régional ou
international pour essayer de desserrer l’étau autour de la capitale. Dans ce
cadre, le chef du gouvernent Fayez el-Sarraj a effectué le 27 décembre 2019 un
voyage à Ankara ou il a rencontré Recep Tayyip Erdogan. Ce dernier a déclaré
dans une interview télévisée du 9 décembre 2019 (13) que la Turquie ne
reconnait que le conseil présidentiel et le GNA comme gouvernement légitime. Il
a ajouté que le gouvernement de Tripoli peut demander l’intervention de troupes
turques sur le sol libyen, et que l’envoi de ces troupes n’affectera pas
l’embargo sur la livraison des armes en Libye (14). Une carte que le gouvernement
de Fayez el-Sarraj semble à présent vouloir jouer.
Les réactions des différentes factions libyennes
Dès l’annonce de la signature de ces
accords entre la Turquie et le gouvernement de Tripoli, les réactions n’ont pas
tardé. Pour le gouvernement de Benghazi (allié avec le Marechal Haftar),
« l’accord de coopération militaire signé entre Erdogan et Sarraj n’a
comme but que d’empêcher nos forces d’éliminer les terroristes qui se trouvent
à Tripoli, et d’expulser les différentes milices de ses alentours » (15).
A son tour, le comité des Affaires
étrangères du Parlement libyen (groupe de Benghazi) a considéré que la
signature des ces accords par le gouvernement de Serraj constituait une haute
trahison, « un non-respect de la souveraineté libyenne » et que
ces accords sont une menace sérieuse « non seulement pour la sécurité
nationale libyenne, mais aussi pour la sécurité nationale arabe, et pour la
paix et la sécurité dans la méditerranée » (16).
Quant au gouvernement de Tripoli, reconnu
par l’ONU, il a affirmé son intention de ratifier cet accord rapidement (17),
tout en affirmant que le conseil présidentiel a les prérogatives pour signer
des traités internationaux, en évoquant l’article 8 §2 de l’accord de
Skhirat (18), qui donne la compétence au conseil présidentiel du gouvernement
de signer les traités et accords internationaux, après ratification par le Parlement
(19).
Un voisinage hautement concerné par la poudrière
libyenne et par les enjeux gaziers régionaux
Pour les Etats voisins de la Libye, cette
guerre de légitimité entre le groupe de Tripoli et le groupe de Benghazi a
accentué la crainte d’un nouvel embrasement du conflit libyen, qui cette fois
peut également avoir des effets sur l’Est de la méditerranée.
Pour l’Algérie, l’enjeu principal est
sécuritaire, car les nouveaux développements en Libye, notamment la présence de
plus en plus visible de combattants étrangers, et le possible déploiement de
troupes turques, rend la situation fragile et menaçante. C’est pour ces raisons
que le président algérien récemment élu Abdelmajid Tebboune a réuni le Haut
conseil de sécurité, pour examiner la situation dans le Sahel et en Libye
principalement, et a pris une série de mesures pour redynamiser le rôle de
l’Algérie dans la région (20), et protéger le territoire et les frontières du
pays.
A l’Est, pour l’Egypte, l’enjeu est
double. D’abord, Le Caire refuse la présence des forces turques sur le sol
libyen, considérée comme une menace imminente contre l’Egypte (21), car
l’accord de coopération militaire et sécuritaire signé entre la Turquie et le
gouvernement de Serraj permet aux forces turques d’utiliser l’espace aérien
libyen, et surtout d’avoir accès au eaux territoriales libyennes, proches des
frontières maritimes égyptiennes et de ses gisements gaziers.
Cette question énergétique est justement
le deuxième enjeu pour l’Egypte mais aussi pour les pays de l’Est de la
méditerranée. Pour rappel, en plus de l’accord de coopération militaire et
sécuritaire, la Turquie et le gouvernement de Tripoli ont signé un mémorandum
pour délimiter les frontières maritimes de ces deux pays, et pour pouvoir
exploiter les immenses gisements gaziers dans cette région, ce qui a très vite
été dénoncé par la Grèce, Chypre et Israël qui ont des prétentions et des
intérêts sur la zone.
La Grèce, pour sa part, a considéré cet
accord comme contraire au droit international, en arguant qu’il n’existe pas de
frontière maritime entre la Libye et la Turquie. Pour cette raison, et en
réponse au refus du gouvernement de Tripoli de révéler le texte précis de cet
accord, Athènes a expulsé l’ambassadeur libyen le 6 décembre 2019, en lui
donnant 72 heures pour quitter le pays (22). Plus récemment, le 2 janvier 2020,
Chypre, l’Italie et Israël, avec la Grèce, ont signé à Athènes un accord pour
la construction d’un gazoduc sous le nom de EastMed, qui est présenté comme une
source énergétique importante pour l’Europe (23).
En réponse, la Turquie a réaffirmé via son
président Erdogan que l’accord est conforme au droit international, car la
Turquie l’a signé avec le gouvernement reconnu par l’ONU comme le gouvernement
légitime de la Libye, et que désormais personne ne peut exploiter ou faire
passer des pipelines (Erdogan faisant référence au projet EastMed) via les
zones comprises dans l’accord turco-libyen, sans le consentement d’Ankara (24).
Des tensions en mer du Levant pouvant influer sur la
géopolitique de l’énergie à l’échelle mondiale
Les gisements gaziers visés à la fois par
la Turquie et par les signataires du projet de gazoduc EastMed sont des
gisements offshores situés en mer du Levant, nom donné à la zone la plus à
l’Est de la mer Méditerranée, qui dispose d’importantes réserves de gaz naturel
dont la propriété dépend de qui détient la souveraineté sur la zone maritime où
se trouvent ces réserves. Du point de vue du droit international, la convention
des Nations unies sur le droit de la mer de 1982 tenue à Montego Bay (et
souvent mentionnée sous ce nom) prévoit que les Etats disposant d’une façade
maritime peuvent revendiquer une Zone Economique Exclusive (ZEE) constituant
une zone maritime sur laquelle un Etat peut exercer la même souveraineté que
sur son territoire terrestre en termes d’exploration et d’exploitation des
ressources.
Le désaccord entre les différents pays
bordant la mer du Levant est directement lié à la possibilité d’exploiter les
ressources gazières qui s’y trouvent, et vient raviver un foyer crisogène qui a
déjà connu des tensions avant l’accord turco-libyen. On peut à ce titre citer
la situation de Chypre où l’envoi de navires turcs pour escorter les navires de
forage a fortement alarmé la Grèce et Chypre en octobre 2019 (25), ou encore les
relations particulièrement tendues entre Le Caire et Ankara depuis l’éviction
du président élu Morsi (26).
Les enjeux liés à ces gisements peuvent
aussi modifier l’influence de la Russie dans la région, au profit de la
Turquie. Pour Ankara, c’est une opportunité de sécuriser son approvisionnement
en gaz sur le long terme, en acquérant une autosuffisance énergétique
progressive qui lui donnerait la possibilité de s’émanciper de la Russie dont
elle dépend sur le plan énergétique, voire de pouvoir à son tour utiliser
l’énergie gazière comme levier d’influence auprès de ses voisins orientaux et
occidentaux.
A l’inverse, Moscou a intérêt à jouer de
son influence stratégique dans la région pour conserver son monopole
énergétique sur les marchés énergétiques méditerranéens et européens, mis à mal
par l’accord turco-libyen et le projet EastMed. Cette influence stratégique se
matérialise entre autres par sa présence militaire en Syrie, en particulier via
sa base navale de Tartous à une trentaine de kilomètres de la frontière côtière
entre la Syrie et le Liban. Non confirmée officiellement mais avancée par de
nombreux observateurs internationaux, la présence de soldats de la société de
mercenaires russes Wagner aux côtés du Maréchal Haftar en Libye peut également être
interprétée comme une participation de Moscou au regain d’intensité du conflit
libyen dans le but de déstabiliser voire, à terme, d’éliminer le GNA d’El
Sarraj.
Notes :
(1) https://www.france24.com/fr/20200102-pourquoi-la-turquie-va-envoyer-ses-troupes-en-libye
(2) https://www.jeuneafrique.com/878390/politique/libye-le-risque-descalade-militaire-replace-lalgerie-sur-le-devant-de-la-scene-diplomatique/
(3) https://ara.reuters.com/article/idARAKBN1XL2I4 (site Reuters en arabe).
(4) https://www.lefigaro.fr/international/la-turquie-va-envoyer-des-troupes-en-libye-20191226
(5) Voir à cet effet l’article portant sur la bande d’Aouzou, à la frontière entre le Tchad et la Libye, qui fut le théâtre d’une contestation territoriale intense : https://www.lesclesdumoyenorient.com/Du-panarabisme-decevant-au-panafricanisme-deferent-l-evolution-de-la-politique-2800.html
(6) Ou gouvernement d’union nationale en français.
(7) L’accord de Skhirat a été signé en décembre 2015 au Maroc, réunissant les différentes factions libyennes (le maréchal Haftar était toutefois absent). Les parties présentes sous l’égide de l’ONU ont signé un accord (un draft de résolution et pas un accord final) qui était sensé être la feuille de route pour faire sortir la Libye de l’impasse, l’accord prévoyait entre autres la création d’un gouvernement d’union nationale, avec un mandat précis et limité dans le temps, et une possibilité de renouveler le mandat une année. Un an après, le Parlement refusait de renouveler le mandat du gouvernement d’union nationale issu de l’accord de Skhirat, le gouvernement de Tripoli refusait de céder et indiquait que son mandat serait toujours en cours jusqu’à l’élection d’un Parlement (ou tout organe) démocratiquement élu. Voir https://www.bbc.com/arabic/middleeast-42400000
(8) “Libyan-Turkish memorandum of understanding local and regional dimensions”, Arab center for research and political studies( document en arabe), voir version anglaise http://arabcenterdc.org/policy_analyses/the-libya-turkey-memorandum-of-understanding-local-and-regional-repercussions/
(9) Ibid.
(10) Ibid.
(11) https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/11/22/la-libye-nouveau-theatre-d-intervention-des-russes_6020074_3212.html
(12) Ibid.
(13) Le chef d’Etat turc a répondu aux questions sur l’actualité au cours d’une émission de la Radio-Télévison de Turquie https://www.trt.net.tr/francais/turquie/2019/12/09/erdogan-en-mediterranee-orientale-la-turquie-utilise-ses-droits-decoulant-du-droit-international-1320437
(14) https://www.bbc.com/arabic/middleeast-50801453
(15) shorturl.at/ejLOQ (Aawsat.com, journal d’actualité internationale en arabe).
(16) Ibid.
(17) “Libyan-Turkish memorandum of understanding local and regional dimensions”, Arab center for research and political studies (document en arabe), voir version anglaise http://arabcenterdc.org/policy_analyses/the-libya-turkey-memorandum-of-understanding-local-and-regional-repercussions/
(18) Article 8§2-f de l’accord du Skhirat, signé en 2015 au Maroc, indiquait que le conseil présidentiel du gouvernement national (c’est-à-dire le Premier ministre, à Tripoli ) peut signer des traités internationaux , après l’approbation du Parlement. Cet article est l’argument principal utilisé par les parties qui s’affrontent en Libye. Pour le gouvernement de Tripoli, l’article 8 lui donne la possibilité de signer des traités internationaux, et donc l’accord signé avec la Turquie est conforme au droit. Mais pour le groupe de Benghazi (allié avec Haftar) le Parlement n’a pas été consulté, donc l’accord n’a aucun effet.
(19) Le 04/01/2020, le Parlement libyen (groupe de Benghazi) s’est réuni, et les députés ont voté à l’unanimité l’annulation des deux accords signés par le gouvernement de Tripoli avec la Turquie.
(20) Pour les mesures prises à l’intérieur, le président Tebboune a demandé une réévaluation de la situation sécuritaire et humanitaire aux frontières entre la Libye et l’Algérie (plus de 800 km) afin de clarifier l’éventualité d’un futur redéploiement de l’armée. Concernant l’action diplomatique, dans les 10 premiers jours de janvier 2020, l’Algérie a reçu la visite de Fayez El-Serraj, chef du gouvernement libyen (http://www.aps.dz/algerie/99807-le-president-du-conseil-presidentiel-libyen-fayez-el-serraj-quitte-alger), du ministre turc des Affaires étrangères (qui a transmis une invitation à Erdogan pour visiter Alger et discuter de la situation en Libye) (http://www.aps.dz/algerie/99821-le-president-tebboune-recoit-le-ministre-turc-des-affaires-etrangeres), du ministre italien des Affaires étrangères (https://www.dzairdaily.com/luigi-di-maio-italie-libye-algerie-tebboune), et une invitation d’Angela Merkel à participer à la conférence de Berlin sur la Libye (https://www.tsa-algerie.com/crise-libyenne-merkel-appelle-tebboune).
(21) https://www.bbc.com/arabic/inthepress-50602288
(22) http://www.rfi.fr/europe/20191206-grece-expulse-ambassadeur-libyen-accord-turco-libyen
(23) https://www.lexpress.fr/actualite/monde/la-grece-la-chypre-et-israel-signent-un-accord-sur-le-gazoduc-eastmed_2113307.html
(24) https://www.trtworld.com/turkey/why-did-turkey-sign-a-maritime-deal-with-libya-32064
(25) https://www.aljazeera.com/ajimpact/greece-israel-cyprus-sign-gas-pipeline-deal-angering-turkey-200102142853126.html
(26) http://www.slate.fr/monde/80351/egypte-turquie-crise-diplomatique
(1) https://www.france24.com/fr/20200102-pourquoi-la-turquie-va-envoyer-ses-troupes-en-libye
(2) https://www.jeuneafrique.com/878390/politique/libye-le-risque-descalade-militaire-replace-lalgerie-sur-le-devant-de-la-scene-diplomatique/
(3) https://ara.reuters.com/article/idARAKBN1XL2I4 (site Reuters en arabe).
(4) https://www.lefigaro.fr/international/la-turquie-va-envoyer-des-troupes-en-libye-20191226
(5) Voir à cet effet l’article portant sur la bande d’Aouzou, à la frontière entre le Tchad et la Libye, qui fut le théâtre d’une contestation territoriale intense : https://www.lesclesdumoyenorient.com/Du-panarabisme-decevant-au-panafricanisme-deferent-l-evolution-de-la-politique-2800.html
(6) Ou gouvernement d’union nationale en français.
(7) L’accord de Skhirat a été signé en décembre 2015 au Maroc, réunissant les différentes factions libyennes (le maréchal Haftar était toutefois absent). Les parties présentes sous l’égide de l’ONU ont signé un accord (un draft de résolution et pas un accord final) qui était sensé être la feuille de route pour faire sortir la Libye de l’impasse, l’accord prévoyait entre autres la création d’un gouvernement d’union nationale, avec un mandat précis et limité dans le temps, et une possibilité de renouveler le mandat une année. Un an après, le Parlement refusait de renouveler le mandat du gouvernement d’union nationale issu de l’accord de Skhirat, le gouvernement de Tripoli refusait de céder et indiquait que son mandat serait toujours en cours jusqu’à l’élection d’un Parlement (ou tout organe) démocratiquement élu. Voir https://www.bbc.com/arabic/middleeast-42400000
(8) “Libyan-Turkish memorandum of understanding local and regional dimensions”, Arab center for research and political studies( document en arabe), voir version anglaise http://arabcenterdc.org/policy_analyses/the-libya-turkey-memorandum-of-understanding-local-and-regional-repercussions/
(9) Ibid.
(10) Ibid.
(11) https://www.lemonde.fr/afrique/article/2019/11/22/la-libye-nouveau-theatre-d-intervention-des-russes_6020074_3212.html
(12) Ibid.
(13) Le chef d’Etat turc a répondu aux questions sur l’actualité au cours d’une émission de la Radio-Télévison de Turquie https://www.trt.net.tr/francais/turquie/2019/12/09/erdogan-en-mediterranee-orientale-la-turquie-utilise-ses-droits-decoulant-du-droit-international-1320437
(14) https://www.bbc.com/arabic/middleeast-50801453
(15) shorturl.at/ejLOQ (Aawsat.com, journal d’actualité internationale en arabe).
(16) Ibid.
(17) “Libyan-Turkish memorandum of understanding local and regional dimensions”, Arab center for research and political studies (document en arabe), voir version anglaise http://arabcenterdc.org/policy_analyses/the-libya-turkey-memorandum-of-understanding-local-and-regional-repercussions/
(18) Article 8§2-f de l’accord du Skhirat, signé en 2015 au Maroc, indiquait que le conseil présidentiel du gouvernement national (c’est-à-dire le Premier ministre, à Tripoli ) peut signer des traités internationaux , après l’approbation du Parlement. Cet article est l’argument principal utilisé par les parties qui s’affrontent en Libye. Pour le gouvernement de Tripoli, l’article 8 lui donne la possibilité de signer des traités internationaux, et donc l’accord signé avec la Turquie est conforme au droit. Mais pour le groupe de Benghazi (allié avec Haftar) le Parlement n’a pas été consulté, donc l’accord n’a aucun effet.
(19) Le 04/01/2020, le Parlement libyen (groupe de Benghazi) s’est réuni, et les députés ont voté à l’unanimité l’annulation des deux accords signés par le gouvernement de Tripoli avec la Turquie.
(20) Pour les mesures prises à l’intérieur, le président Tebboune a demandé une réévaluation de la situation sécuritaire et humanitaire aux frontières entre la Libye et l’Algérie (plus de 800 km) afin de clarifier l’éventualité d’un futur redéploiement de l’armée. Concernant l’action diplomatique, dans les 10 premiers jours de janvier 2020, l’Algérie a reçu la visite de Fayez El-Serraj, chef du gouvernement libyen (http://www.aps.dz/algerie/99807-le-president-du-conseil-presidentiel-libyen-fayez-el-serraj-quitte-alger), du ministre turc des Affaires étrangères (qui a transmis une invitation à Erdogan pour visiter Alger et discuter de la situation en Libye) (http://www.aps.dz/algerie/99821-le-president-tebboune-recoit-le-ministre-turc-des-affaires-etrangeres), du ministre italien des Affaires étrangères (https://www.dzairdaily.com/luigi-di-maio-italie-libye-algerie-tebboune), et une invitation d’Angela Merkel à participer à la conférence de Berlin sur la Libye (https://www.tsa-algerie.com/crise-libyenne-merkel-appelle-tebboune).
(21) https://www.bbc.com/arabic/inthepress-50602288
(22) http://www.rfi.fr/europe/20191206-grece-expulse-ambassadeur-libyen-accord-turco-libyen
(23) https://www.lexpress.fr/actualite/monde/la-grece-la-chypre-et-israel-signent-un-accord-sur-le-gazoduc-eastmed_2113307.html
(24) https://www.trtworld.com/turkey/why-did-turkey-sign-a-maritime-deal-with-libya-32064
(25) https://www.aljazeera.com/ajimpact/greece-israel-cyprus-sign-gas-pipeline-deal-angering-turkey-200102142853126.html
(26) http://www.slate.fr/monde/80351/egypte-turquie-crise-diplomatique
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