École des Hautes
Études en Sciences Sociales (EHESS)
Institut d’études de
l’Islam et des Sociétés du Monde Musulman (IISMM)
Orient langue et
littérature arabes
Échanges littéraires et culturels
dans le monde arabe et méditerranéen
Poétique comparée, sociologie de la
littérature, échanges,
traduction
Responsables
Maher Al Munajjed :
Docteur ès lettres, chercheur au CRLC de la Sorbonne, IISMM
Gilles Ladkany :
Maître de conférences à l’ENS / IISMM-EHESS
Rania Samara :
Professeur émérite des Universités de Damas et de Paris III
Marie-Thérèse
Oliver-Saïdi : Agrégée de lettres classiques, docteur ès
lettres
Floréal Sanagustin :
Professeur des Universités à Lyon II, agrégé d’arabe,
chercheur associé à l’ENS
Avec la
participation de :
Makram Abbas (ENS),
Aya Sakkal (INALCO, Université de Strasbourg),
Philippe Bourmaud
(Lyon III), Michèle Baussant (CNRS/LESC),
Elena Vezzadini
(Centre d’études africain, EHESS)
Intervention
du
jeudi 13 décembre 15h-17h
Salle
du 1er étage – 96 bd. Raspail – Paris 6e
Lecture croisée :
poèmes d’Anas Alaili et poème du retour
Lecture en français par Marie-Thérèse
Oliver-Saïdi
Modérateur : Maher
Al Munajjed
Intervention du jeudi 10
janvier 2013
- Identité
et
altérité : l’exemple de la guerre juste chez Al-Fârâbî par Makram ABBAS.
Présentation
Ce
séminaire se compose de deux volets : le premier sera littéraire
et analysera à travers un corpus d’œuvres diversifiés le regard
que porte la littérature arabe tout au long de son histoire sur
sa société, avec en contrepoint les sociétés étrangères
côtoyées. Ce regard souvent critique s'intéresse aussi bien aux
structures sociales que familiales, ainsi qu'aux systèmes
politiques. Il ne négligera pas pour autant la vision portée par
la littérature arabe sur l’Autre et plus généralement
l’Occident. Ce volet sera sous la responsabilité de Maher Al
Munajjed, Gilles Ladkany et Marie-Thérèse Oliver-Saidi. (Le 2ème
jeudi du mois de 15h à 17h)
Le deuxième
volet placé sous la responsabilité de Rania Samara est un atelier de travail sur
la traduction, les techniques d'apprentissage et
l'acquisition des compétences spécifiques à cette activité. Il
éclairera comment la traduction d’oeuvres majeures du patrimoine
littéraire arabe -oeuvres classiques, modernes ou contemporaines
peut contribuer à mieux faire connaître la civilisation du monde
arabe et la manière dont il s'appréhende lui-même. (Le 4ème
jeudi du mois de 15h à 17h). Les informations concernant ce
volet paraitront mensuellement dans le bulletin de l’IISMM édité
par Joëlle Gastambide (01.53.63.56.08 - joelle.gastambide@ehess.fr)
Ces deux
volets sont donc complémentaires puisque l'effort de traduction
conduit de l'arabe au français permet de mieux cerner cette
réflexion critique des écrivains, préparant par-là les
bouleversements actuels.
Argumentaire
Les auteurs
arabes que ce soient des historiens, des voyageurs, des hommes
de lettres ou des philosophes... ont toujours porté sur leur
société un regard lucide, voire critique, étayé par la rencontre
ou la confrontation avec d'autres sociétés étrangères et la
connaissance que celles-ci ont induit, dans le rejet ou la
fascination. La littérature dans ses divers genres, et notamment
dans le roman moderne et contemporain, a su représenter les
spécificités de ces sociétés arabes, leurs particularités
régionales : relations entre groupes sociaux, confessionnels,
tribaux, rôle du chef, clientélisme, relations familiales et
conjugales, tabous culturels, sexuels ou religieux...
L'ouverture sur
l'Autre a encouragé ce mouvement de réflexion sur soi, à savoir
comment améliorer et moderniser les structures culturelles,
sociales et politiques tout en préservant ses propres valeurs.
Chaque œuvre nous apporte une part de Soi ou une part de l’Autre
qui pourra être d’origine ethnique ou religieuse différente. Ce
jugement porté sur l’autre se renouvellera lors de la période de
la « Nahda / renaissance » où l’on tentera de puiser depuis
« Tahtawi » un apport culturel et technique respectant l’Autre
mais restant toujours attaché à son sentiment d’identité et de
spécificité arabes. Le paradoxe réside en ce que ce mouvement
envers l’Autre s’est constamment accompagné d’un intense travail
d’échange, de symbiose et parfois même de métissage avec autrui
de l’Andalousie à la Grèce, à la Perse et l’Inde. Le
Moyen-Orient, le Maghreb et toute la Méditerranée furent le
creuset de ces rencontres.
Il nous
appartiendra donc de démêler jusqu'à la période contemporaine
l'écheveau d'une culture complexe où le rapport avec l'Autre,
l'appréhension de sa culture peut jouer un rôle dynamique,
stimulant le questionnement sur soi, offrant de nouvelles
perspectives répercutées dans la création littéraire elle-même,
dans ses thématiques comme dans ses inventions formelles.
Pourront être étudiées les raisons politiques, religieuses ou
langagières qui ont favorisé ou gêné tel genre littéraire dans
tel pays, les motifs qui imposent telles images privilégiées,
les innovations lancées par de nouvelles vagues d'écrivains.
Les
littératures francophones du Maghreb comme du Machrek seront
associées à ce travail d'analyse puisqu'elles proposent elles
aussi un riche panorama de situations sociales et politiques,
avec des points de vue et des prises de parole originaux. Le
panel d’oeuvres qui devrait être ainsi présenté pourra témoigner
des capacités de clairvoyance d'une littérature où l'imagination
prend souvent appui sur une observation fine et perspicace du
réel et de ses potentialités de transformation et de sursaut. La notion de l’échange peut
s’appliquer aux littératures arabes, qui sont le produit de
nombre de croisements, d’échanges interculturels mais qui ont
toujours jalousement tenu à conserver leur singularité voire
leur identité et leur pureté issues de la littérature
classique et des textes sacrés que lui ont inspiré son sceau
jusqu’à nos jours.
Bien entendu, notre
objet de recherche sera avant tout les littératures arabes aussi
bien classiques que contemporaines, des poètes préislamiques aux
jeunes écrivains qui ont contribué aux révoltes arabes en
quelque sorte, à l’image de la révolte de leurs maîtres des
années 60-90.
– Mots clés : littératures arabes,
échanges culturels, mouvements sociaux..
Apprentissage, langue,
réflexion sur la traduction .
– Aires
culturelles : monde arabe et
méditerranéen
– Suivi et
validation pour le master : 2 séminaires
par mois, 2h chacun sur 2 semestres soit 40h (journées d’étude
comprises).
–
Argumentaire rédigé par : Gilles Ladkany, Maher Al
Munajjed, Marie-Thérèse
Oliver-Saidi…
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