vendredi 5 février 2021

Abdul-Rahman-Ghassemlou, α' και β' μέρος

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Abdul Rahman Ghassemlou : du héraut de l’autonomisme kurde iranien au héros transnational de la cause kurde (1/2). De l’intellectuel à l’homme d’action

Par Emile Bouvier
Publié le 04/02/2021 • modifié le 04/02/2021 • Durée de lecture : 10 minutes

 


  

In front of Old bazar of Urmia, Iran on 9 June 2017, a city which situated in north west of Iran is related to safavid era. This bazar is heart of everyday life and commerce, Around of bazar are historical buildings such as the city’s historic Mosque.

Elahe Khosravi / NurPhoto / NurPhoto via AFP

« Le Dr Abdul Rahman Ghassemlou, un géant, un homme d’état, extrêmement intelligent, polyglotte. Il m’a raconté, pendant des nuits, au Kurdistan iranien, comme un livre d’histoire, sur des cartes, ce qu’avait été cette région du monde depuis la chute de l’Empire ottoman, les différents Kurdistan, les différentes forces politiques, les différents chefs historiques, la République de Mahabad (1946), etc. » [1]. Ces propos, tenus par Frédéric Tissot, ancien - et premier - Consul général de France à Erbil, témoignent de la singularité d’Abdul Rahman Ghassemlou et des traces que ce dernier a pu laisser dans l’histoire politique kurde.

De fait, ce Kurde iranien, qui connaîtra l’ampleur des espoirs et déceptions portés par l’éphémère République de Mahabad, deviendra au cours de sa vie l’un des leaders kurdes iraniens incontournables ; l’énergique opposition qu’il conduira à l’encontre du régime des mollahs amènera ces derniers à organiser son assassinat, à Vienne, en prétextant des pourparlers de paix. Ce meurtre l’affranchira des frontières et fera de lui un martyr de la cause kurde, tant en Iran que dans les autres pays accueillant des populations kurdes.

Le présent article ambitionne de dresser une biographie de cette figure historique du combat pour l’autonomie et la reconnaissance des droits du peuple kurde, en présentant tout d’abord le contexte géopolitique de l’époque et la carrière politico-militaire de Ghassemlou (première partie), avant d’exposer sa vision politique pour l’Iran et le Kurdistan dont l’incompatibilité avec celle du régime des mollahs conduira à son assassinat par les services de sécurité iraniens en 1989 (deuxième partie).

A. Jeunesse et éducation

Abdul Rahman Ghassemlou est né le 22 décembre 1930 à Ourmia, dans l’actuelle province iranienne de l’Azerbaïdjan occidental. Son père, Mohammad Vesugh Ghassemlou, s’avérait être un kurde nationaliste très influent dans les régions kurdes iraniennes, chef de la tribu Sekâr ; sa mère, troisième épouse de Mohammad Vesugh, était quant à elle une chrétienne assyrienne convertie à l’islam [2]. Le jeune Ghassemlou passera les premières années de sa vie à Ourmia, années durant lesquelles ses parents mettront un point d’honneur à l’instruire et l’éduquer autant qu’ils le pourront. De fait, il parlera déjà plusieurs langues à l’adolescence, dont le kurde sorani, le persan, le turc azéri, l’arabe et l’assyrien. Il apprendra plus tard le français - qu’il parlera parfaitement selon les différents témoins de l’époque [3] - le russe, le tchèque et l’anglais.

Les années 1940 consacrent son intérêt pour la politique, à l’occasion de l’invasion de l’Iran par les Alliés le 25 août 1941, provoquant par la même occasion une redynamisation des mouvements nationalistes kurdes en raison de l’occupation des deux provinces azéries iraniennes par les forces soviétiques, où se trouvent les plus fortes concentrations de populations kurdes en Iran. De fait, les années 1940 se montreront politiquement riches pour les nationalistes kurdes iraniens et, plus largement, pour les Kurdes au Moyen-Orient.

En effet, à la sortie de la guerre, le 16 août 1945, le Parti démocratique du Kurdistan-Iran (PDK-I) est fondé par Qazi Mohammed et attire à lui de nombreux jeunes dans ses rangs. Six mois plus tard, le 22 janvier 1946, l’éphémère république de Mahabad est officiellement proclamée avec, à sa tête, Qazi Mohammed. Toutefois, florissante à ses débuts, la jeune république se trouvera rapidement dans une situation pour le moins précaire face au pouvoir central iranien, les troupes soviétiques alors présentes dans le nord-ouest de l’Iran ayant battu en retraite durant l’automne 1946, laissant les Kurdes sans soutien militaire et économique. De surcroît, les accrochages frontaliers avec l’Azerbaïdjan voisin et les dissensions internes croissantes affaiblissent davantage encore la république. En décembre, à la suite d’une violente offensive, l’armée iranienne regagne le contrôle de la région, condamnant la république de Mahabad à l’effondrement.

Alors que la répression contre les Kurdes s’intensifie dans les semaines suivant la chute du premier véritable Etat kurde indépendant, Ghassemlou est envoyé à Téhéran par son père afin d’y parfaire son instruction puis, face au sentiment anti-kurde ayant alors saisi la population iranienne, il décide de l’envoyer France à l’automne 1947.

Ghassemlou y vivra - et participera - alors à sa première grande manifestation : après une tentative d’assassinat contre Mohammad Reza Pahlavi en 1949 à l’Université de Téhéran, les étudiants iraniens à Paris organisent une manifestation contre le Shah. Ghassemlou y prononce un discours à l’occasion ; l’ambassade iranienne le place alors sous surveillance et interdit à son père de continuer à financer ses études en France. Ghassemlou, grâce à ses contacts dans le syndicat des étudiants internationaux - alors contrôlé par les communistes -, reçoit une bourse pour étudier en Tchécoslovaquie [4].

Il intègre ainsi, fin 1949, l’Ecole de science politique et économique de Prague. La Guerre Froide s’intensifiait et le régime stalinien s’employait alors concomitamment à accroître son contrôle sur le pays. Ghassemlou s’investit ainsi de plus en plus dans des mouvements majoritairement communistes ; il est par exemple élu président de l’association étudiante de son Université et participe à plusieurs festivals de jeunes au sein du Congrès international des étudiants à Prague en 1950 et l’année suivante à Berlin. Il y rencontrera notamment une étudiante tchécoslovaque elle aussi très engagée, Helene Krulich, avec qui il se mariera en 1952 et aura deux enfants, Mina (1953) et Hiva (1955).

B. Premiers pas au Parti démocratique du Kurdistan d’Iran

Ghassemlou retourne en Iran en 1952 après avoir obtenu son diplôme de l’Ecole de science politique et économique de Prague. Il s’investit alors clandestinement dans des mouvements kurdes nationalistes et notamment dans le Parti démocratique du Kurdistan qui, depuis la chute de la République de Mahabad, n’était devenu qu’un simple satellite du parti communiste iranien Tudeh, soutenu par l’Union soviétique.

Fort de son parcours universitaire et militant, Ghassemlou parvient à s’imposer rapidement comme l’un des cadres en vue du PDK-I [5] ; il s’oppose alors au Tudeh et s’emploie à revitaliser le parti. Pour lui, les communistes du parti Tudeh ne veulent ni soutenir ni défendre les aspirations nationalistes du parti kurde en Iran. De fait, après l’effondrement de la République de Mahabad, le PDK-I s’est trouvé en telle perte de vitesse qu’une inféodalisation au Tudeh s’est imposée comme seul moyen de survie. Le Tudeh a alors exploité les ressources militantes du parti kurde à son profit sans chercher, de quelque manière que ce soit, à promouvoir le combat kurde. Ainsi, en 1955, sous l’impulsion de Ghassemlou, le PDK-I coupe les ponts avec le parti Tudeh et Abdul Rahman marque là son premier pas vers un éloignement idéologique du communisme.

Ghassemlou reste en Iran jusqu’en 1959 avant de séjourner quelques mois en Irak et de revenir à Prague en 1960 afin d’y terminer son doctorat en science politique et économique, qu’il obtiendra en 1961. En parallèle de son doctorat, il enseigne également la théorie de la croissance économique et la planification de long terme à l’Ecole d’économie de l’Université de Prague. Il publie son premier ouvrage, « Le Kurdistan et les Kurdes » (en slovaque), dépeignant le monde kurde sous un angle marxiste-léniniste. Le livre a, depuis, été traduit en quatre autres langues [6].

L’invasion soviétique de la Tchécoslovaquie en 1968, accompagnée de son lot de purges, d’exactions et d’exécutions, met fin pour de bon au militantisme communiste de Ghassemlou et l’oriente davantage vers la social-démocratie. Il quitte la Tchécoslovaquie en 1970 afin de se rendre en Irak où le Ministère de l’économie lui a proposé un poste de conseiller économique, poste qu’il occupe jusqu’en 1973, où il est élu secrétaire général du PDK-I ; une position qu’il occupera jusqu’à son assassinat en 1989. Sous son leadership, le parti iranien s’oriente résolument vers la modernité et Ghassemlou rédige un nouveau programme politique où il y établit le cœur de son concept politique : « Démocratie pour l’Iran, autonomie pour le Kurdistan » [7].

Ghassemlou est élu secrétaire général du parti kurde iranien au moment où, en Irak, le « problème kurde » connaît également une intensification toute particulière, en raison notamment des différentes insurrections menées par les Kurdes et notamment le clan Barzani. C’est une situation que Ghassemlou suit de près et à laquelle il prendra part : après les négociations sur l’autonomie kurde à l’issue de laquelle les Kurdes irakiens et Saddam Hussein signent un premier accord le 11 mars 1970, les discussions se poursuivent pour quatre nouvelles années et sont grevées par l’absence d’accord sur les régions pétrolifères de Kirkouk ; dans ce cadre, la présence de Ghassemlou est requise par les autorités irakiennes et il participe ainsi aux réunions entre la délégation kurde, conduite par Idris Barzani, frère de Massoud Barzani, et les représentants de l’Etat irakien [8].

Ghassemlou est encore en Irak en 1978 alors que la révolution se déclenche en Iran. Il se rend alors en France afin de rendre visite à l’ayatollah Komeyni à Neauphle-le-Château, mais ce dernier ne le reçoit pas. Malgré ce revers, Ghassemlou soutient néanmoins l’ayatollah car il pense que ce dernier, symbole de l’opposition au régime iranien, est le meilleur espoir d’un renversement prochain du régime. En parallèle, en Iran, Ghassemlou commence subrepticement mais résolument à rajeunir le PDK-I et à le restructurer grâce à de nouveaux cadres et lieutenants ; un grand nombre des responsables historiques du mouvement se trouvaient en effet en prison, en exil, ou avaient été exécutés. Il pose les fondations idéologiques et pratiques du parti, crée de nouveaux comités, promeut de nouveaux cadres, et incorpore de jeunes activistes dans les instances exécutives du parti.

En mars 1979, le PDK-I annonce officiellement la reprise de ses activités politiques, mettant fin à trente ans d’activités clandestines. A la fin du mois, Ghassemlou tient son premier meeting politique à Mahabad. A cette occasion, Ghassemlou y déclare que son « parti est prêt à coopérer avec le nouveau régime si les droits des Kurdes sont garantis ». Il annonce en outre l’agenda politique du PDKI et demande au gouvernement iranien d’accepter les demandes autonomistes kurdes ; son discours connaît un écho notable au sein du monde kurde et Ghassemlou émerge ainsi comme un leader politique des Kurdes, qu’ils soient membres du PDK-I ou non.

C. Confrontation avec le régime iranien

Profitant des bouleversements de l’année 1979 en Iran, Ghassemlou met sur pied cette année-là une véritable force armée de résistance composée de « Peshmergas » [9], tout en s’employant dans le même temps à trouver un accord pacifique avec le gouvernement central. Malgré ses nombreux entretiens avec les autorités à Téhéran et ses deux rencontres avec l’ayatollah Koymeini, ses demandes restent vaines et il en vient à considérer que le gouvernement iranien cherche à gagner du temps dans les négociations. Il maintient pourtant publiquement que les Kurdes soutiendront le gouvernement iranien aussi longtemps que ce dernier promouvra clairement la démocratie pour l’Iran et l’autonomie pour le Kurdistan. A l’occasion de sa première rencontre avec l’ayatollah Koymeni, Ghassemlou aurait, selon ses proches, estimé que le leader religieux n’avait aucune intention de satisfaire aux demandes des Kurdes.

Un événement viendra très rapidement abonder dans le sens de Ghassemlou : les élections pour l’Assemblée des Experts (Majles-e Khobregān) est tenue le 3 août 1979 dans le but d’établir la nouvelle constitution de la République islamique. Les Kurdes participent à cette élection et élisent, sans surprise, Ghassemlou, avec plus de 80% des voix, comme représentant de la ville d’Urmia [10]. Sur les 88 membres de l’Assemblée, Ghassemlou figurait parmi les deux seuls hommes politiques n’appartenant à aucun courant islamique [11]. De fait, il est apparu impératif pour Ghassemlou de participer aux sessions parlementaires afin de s’opposer au monopole clérical du pouvoir qui était synonyme, selon lui, d’une réduction des libertés des Iraniens.

Toutefois, quelques jours avant la session inaugurale de l’Assemblée des Experts, les Peshmergas infligeront une défaite cuisante à un détachement de l’armée iranienne venu mater les Kurdes iraniens dans les montagnes. Face à cet affront, l’ayatollah Komeyni menace de punir « d’une façon authentiquement révolutionnaire les forces incompétentes et corrompues de ce gouvernement » si elles ne parviennent pas à venir à bout des combattants kurdes [12]. Ghassemlou ne participera finalement pas à la session d’ouverture de l’Assemblée des Experts, durant laquelle Komeyni condamnera publiquement le leader kurde et bannira le PDK-I, disant de lui qu’il est le « parti de Satan et d’agents de l’étranger ».

A la fin de l’été 1979, les Peshmergas contrôlent en très grande partie le Kurdistan iranien (provinces du Kurdistan et d’Azerbaïdjan occidental essentiellement). Le but de Ghassemlou est d’atteindre une certaine forme de statu quo politico-militaire vis-à-vis des autorités iraniennes afin de permettre à celles-ci de trouver un nouvel équilibre post-révolution islamique et de pouvoir ainsi envisager, sur des bases sereines et pacifiées, des négociations. Il pensait qu’il s’agissait là d’un moment favorable pour un dialogue visant à atteindre une résolution pacifique de la question kurde. Il est en effet convaincu qu’il est possible de négocier l’autonomie du Kurdistan iranien, car les Kurdes ont déjà créé une zone autonome de facto.

Plusieurs délégations du PDK-I rencontrent les autorités iraniennes dans ce but et essayent d’éviter un conflit armé, mais le régime lance une large offensive et, à la fin du mois d’août 1979, la quasi-totalité des villes contrôlées par la résistance kurde est reprise par les forces gouvernementales ; Ghassemlou conduit la résistance dans des conditions très dures, depuis les montagnes. Après ce qui est désormais connu comme la « guerre des trois mois », Ghassemlou retourne à Mahabad le 20 octobre 1979 et déclare que la révolte devrait continuer sous la forme d’une campagne de guérilla.

En décembre, les Gardiens de la révolution islamique renforcent substantiellement leur présence militaire dans les montagnes et progressent dans le Kurdistan iranien [13], tandis que les Peshmergas du PDKI - le nom officiel du parti devient officiellement « PDKI » et non plus « PDK-I » [14] au début des années 1980 - se retirent toujours plus dans les montagnes. Entre 1981 et 1982, les Kurdes contrôlent une portion majeure du Kurdistan iranien, à l’exception notable des centres urbains. Ghassemlou parvient à établir une structure administrative au sein de la région afin d’en gouverner les territoires. Finalement, face aux assauts répétés et de plus en plus victorieux des forces iraniennes, le PDKI s’établit en 1984 de l’autre côté de la frontière, dans les montagnes du Kurdistan irakien, où il est aujourd’hui toujours implanté (à Koysandjak plus précisément, à proximité d’Erbil, capitale de la Région autonome du Kurdistan irakien).

Lire également :
- La République de Mahabad (1946-1947), une expérience fondatrice de l’identité kurde (1/2)
- La République de Mahabad (1946-1947), une expérience fondatrice de l’identité kurde (2/2)

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Publié le 04/02/2021

   


EMILE BOUVIER

Emile Bouvier est étudiant à l’Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne, où il prépare les concours de la fonction publique. Diplômé d’un Master 2 en Géopolitique, il a connu de nombreuses expériences au Ministères des Armées, notamment au Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), à l’Etat-major des Armées dans une cellule d’analyse géopolitique, ou encore en Mission de Défense (MdD) en Turquie. Son grand intérêt pour la Turquie et la question kurde l’ont amené à voyager à de nombreuses reprises dans la région et à travailler sur les problématiques turques et kurdes à de multiples occasions.

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Notes

[1https://www.lecho.be/opinions/general/je-ne-gueule-pas-contre-le-systeme-je-suis-le-systeme-nous-sommes-le-systeme/9840883.html

[2] Hernández, Felisberto. "ʿABD-AL-RAḤMĀN QĀSEMLU (Abdul Rahman Ghassemlou)."

[3] A l’instar à nouveau de Frédéric Tissot, dans Frédéric Tissot et Marine de Till , « Un homme debout », Editions Stock, 2016, 280 pages.

[4] Ghassemlou, Abdul Rahman, and Ali Babakhan. "Groupe." (1985) : 352.

[5] Iranica, Encyclopædia. "QĀSEMLU, ʿABD-AL-RAḤMĀN."

[6] Ghassemlou, Abdul Rahman. Kurdistan and the Kurds. Prague : Publishing House of the Czechoslovak Academy of Sciences, 1965.

[7] Vali, Abbas. "The making of Kurdish identity in Iran." Critique : Journal for Critical Studies of the Middle East 4, no. 7 (1995) : 1-22.

[8] Entessar, Nader. "Between a rock and a hard place : The Kurdish dilemma in Iran." In Conflict, Democratization, and the Kurds in the Middle East, pp. 211-224. Palgrave Macmillan, New York, 2014.

[9] Si le terme de Peshmergas a été rendu célèbre avant tout en Irak, où les combattants kurdes du Gouvernement régional du Kurdistan (GRK) sont nommés de la sorte, il désigne aussi de la même manière les combattants kurdes iraniens et, dans une moindre mesure, certains combattants kurdes syriens (les « Peshmergas du Rojava », une force de combattants syriens entraînée et équipée par les Kurdes irakiens).

[10] Vali, Abbas. "The Revolutionary Rupture and the Political Field in Kurdistan : A Brief Survey." In The Forgotten Years of Kurdish Nationalism in Iran, pp. 169-182. Palgrave Macmillan, Cham, 2020.

[11] Tezcür, Güneş Murat, and Peyman Asadzade. "Ethnic nationalism versus religious loyalty : The case of Kurds in Iran." Nations and Nationalism 25, no. 2 (2019) : 652-672.

[12] Laizer, Sheri J. Into Kurdistan : frontiers under fire. Zed books, 1991.

[13] Un certain Esmail Ghaani, alors commandant d’un bataillon de Gardiens de la révolution, s’y distinguera tout particulièrement ; il est aujourd’hui le nouveau chef de la force Al-Quods, en remplacement de Qasem Soleimani (lien vers un article consacré au personnage et à son élimination : https://www.lesclesdumoyenorient.com/Etude-l-elimination-du-general-Soleimani-exorciser-1979-Divorce-irakien.html), assassiné lors d’une frappe aérienne américaine à Bagdad en janvier 2020.

[14] Il passe donc de « Parti démocratique du Kurdistan-Iran », c’est-à-dire de branche iranienne du « Parti démocratique du Kurdistan » fondé initialement en Irak, à « Parti démocratique du Kurdistan d’Iran », autrement dit un parti pleinement tourné iranien et tourné vers l’Iran.

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β' μέρος 

Abdul Rahman Ghassemlou : du héraut de l’autonomisme kurde iranien au héros transnational de la cause kurde (2/2). Vision politique, relations avec le régime iranien et assassinat de Vienne

Par Emile Bouvier
Publié le 05/02/2021 • modifié le 05/02/2021 • Durée de lecture : 9 minutes

 


  

Vienna on July 14th 1989 : The Kurdish politician in exile, Dr. Abdel Rhaman Ghassemlou (in the picture), Secretary General of the Democratic Party in Iran, and his deputy Abdullah Ghaderi-Azar were assassinated in a flat in Vienna-Landstrasse.

ROBERT JAGER / APA-PictureDesk / AFP

Lire la partie 1 : Abdul Rahman Ghassemlou : du héraut de l’autonomisme kurde iranien au héros transnational de la cause kurde (1/2). De l’intellectuel à l’homme d’action

A. Relations avec le régime iranien

Bien que Ghassemlou ait pu avoir en de nombreuses occasions une relation de proximité avec le gouvernement irakien, il s’est toujours employé à maintenir - et à revendiquer - son indépendance. Malgré ses nombreuses années en Irak, il est parvenu à maintenir le contact avec le régime iranien ; il n’a pourtant jamais collaboré avec Bagdad contre l’Iran lors de la guerre Iran-Irak.

Celle-ci offre pourtant une occasion rêvée pour le PDK-I de profiter de la faiblesse de l’Iran, alors violemment engagé par l’armée irakienne. De fait, quand la guerre Iran-Irak éclate en 1980, le gouvernement irakien invite Ghassemlou à proclamer la formation d’un Etat kurde indépendant en Iran et lui offre de l’argent et des armes ; Bagdad va même jusqu’à promettre au leadership du PDKI que le budget de fonctionnement du futur gouvernement kurde iranien serait pourvu par le gouvernement central irakien, qui s’engage par ailleurs à reconnaître officiellement le futur Etat kurde iranien [1].

Contre toute attente, Ghassemlou refuse cette offre et répond, volontairement évasif, qu’il souhaite la création d’une région kurde iranienne autonome au sein d’un Etat iranien fédéral et démocratique et ne souhaite pas l’établissement d’un Etat indépendant, ayant lui-même assisté aux heurs et malheurs de la République de Mahabad. En privé toutefois, il explique à ses proches sa réticence à coopérer avec le régime irakien en raison des nombreuses exactions commises par ce dernier, et affirme son souhait de rester discret sur le sujet en public [2]. En 1988 toutefois, il s’oppose publiquement et avec verve aux bombardements à l’arme chimique des populations kurdes irakiennes par l’armée de Saddam Hussein, à Halabjah notamment.

B. Vision politique

Bien que Ghassemlou ait mené une lutte armée contre le régime iranien, son parti s’est opposé aux méthodes terroristes alors en cours dans de nombreux autres pays mais aussi au sein d’autres mouvements kurdes (à l’instar du Parti des Travailleurs du Kurdistan-PKK-, créé en 1978 et qui passe à la lutte armée en août 1984. Ghassemlou croyait par ailleurs en l’égalité femmes-hommes et s’assurait de mettre en œuvre et de favoriser les droits des femmes dans toutes les communautés kurdes. Cette politique a ainsi induit la fin de la polygamie parmi les membres du parti et l’intégration des femmes dans les rangs du PDKI. Pour la première fois dans la société kurde en Iran, des femmes ont ainsi rejoint les rangs d’un mouvement nationaliste armé et en tant que combattantes égales aux hommes [3].

L’unité parmi les Kurdes figurait par ailleurs comme une priorité pour Ghassemlou, qui constatait avec amertume les divisions au sein du Kurdistan, qui aboutissaient la plupart du temps en la création de mouvements rivaux et parfois en combats fratricides. Il s’est ainsi employé à tenter de mettre fin à ces dissensions, en vain toutefois.

Par exemple, le Komala (l’Organisation révolutionnaire des travailleurs du Kurdistan d’Iran) considérait le PDKI comme son principal ennemi dans sa lutte des classes et l’accusait de « collaborer avec des éléments féodaux » et « rejetait les prétentions du PDKI à représenter le peuple kurde » [4]. Le PKDI a souffert lui-même de plusieurs divisions internes : en 1988, des membres d’une faction socialiste et doctrinaire ont accusé Ghassemlou de « tourner le PDKI vers une sociale démocratie au détriment du socialisme » et ont rejeté ses arguments en faveur d’un dialogue avec le régime iranien [5]. Cette faction a quitté le parti et a attiré un nombre substantiel de socialistes du PDKI et d’autres anciens communistes qui se montraient hostiles à la gestion de plus en plus autoritaire du pouvoir de Ghassemlou. A la suite de la mort de Ghassemlou, dont il sera fait mention infra, un nouveau schisme se produira au sein du PDKI, affaiblissant davantage encore la cause kurde en Iran.

Concernant l’indépendance des Kurdes, Ghassemlou considérait ce rêve proprement irréaliste. Son plan était pragmatique : il consentirait à une union fédérale si le reste des minorités le voulait. Mais il restait intraitable quant à la nécessité d’établir une autonomie kurde locale, à l’instar de ce qui se fera quelques années après sa mort en Irak et qui verra la création, en 1992, de la Région autonome du Kurdistan irakien (RAK). Dans des cassettes audio retrouvées par la police autrichienne sur la scène du meurtre de Ghassemlou, celui-ci affirmait ainsi aux émissaires iraniens à Vienne qu’il n’y avait que deux solutions au problème national kurde : le fédéralisme et l’autonomie [6].

Durant ses 10 ans de leadership à la tête du mouvement kurde, dans les années ayant suivi la révolution iranienne, Ghassemlou a essentiellement privilégié le dialogue pacifique et se montrait particulièrement attentif - et réaliste - quant à l’échec assuré que connaîtrait la cause kurde en Iran si le PDKI ne cherchait à la défendre et la promouvoir que par les actions militaires.

C. Assassinat à Vienne en 1989 par des agents iraniens

En 1988, à la fin de la guerre entre l’Iran et l’Irak, le Secrétaire général du PDKI exprime sa crainte, auprès de son entourage, de la conclusion d’un potentiel accord entre les gouvernements irakien et iranien visant à lancer des opérations militaires coordonnées à l’encontre des différents mouvements nationalistes kurdes armés dans leurs pays respectifs, comme cela s’était déjà produit en 1975 à la suite des accords d’Alger [7]. En conséquence, et estimant que la fin de la guerre se montrait un moment particulièrement opportun pour s’asseoir à la table des négociations avec le régime iranien, il initie une prise de contact avec ce dernier.

En 1989, par Jalal Talabani (leader kurde irakien de l’Union patriotique du Kurdistan-UPK et futur Président de l’Irak, Téhéran propose une rencontre avec le leadership du PDKI. Ce dernier accepte et Ghassemlou voyage jusqu’à Vienne afin d’y rencontrer les représentants du régime iranien en décembre 1988 et janvier 1989. Talabani, responsable de ces rencontres, organise la logistique de ces différentes réunions et met un point d’honneur à leur accorder des mesures de sécurité particulièrement poussées.

Les rencontres étaient censées se poursuivre jusqu’en mars 1989, mais les Iraniens ont interrompu les négociations, prétextant l’état de santé préoccupant de Komeyni et l’opposition d’une frange radicale du régime à ces négociations. Ils profiteront par ailleurs de cette occasion pour écarter Talabani des futures réunions, affirmant, sans étayer leurs accusations, que ses hommes n’avaient pas respecté la confidentialité inhérente à ces négociations et auraient fait état de ces rencontres à leur entourage. Impuissant face aux Iraniens, Talabani n’a d’autre choix que de céder et se retirer du cycle des négociations.

Selon Abolhassan Banisadr, ancien président iranien et fondateur du Conseil national de la Résistance iranienne [8], ce retournement de situation aurait fait partie du plan conçu par les services de sécurité iraniens afin d’assassiner Ghassemlou : le premier cycle de rencontres avec les Iraniens aurait en effet visé à créer un climat de confiance avec Ghassemlou en montrant avec ostentation la sincérité de la démarche des Iraniens. Une fois Talabani mis de côté, Téhéran trouve un intermédiaire idéal en la personne de Fazel Rasul, un intellectuel kurde irakien en contact régulier avec le régime iranien. Celui-ci prend attache avec Ghasemlou et l’invite à rencontrer à nouveau une délégation iranienne à Vienne en juillet.

Ghassemlou accepte sans en informer le parti, qui s’était résolu à croire que les négociations n’aboutiraient pas. Le Secrétaire général du PKDI pensait en effet, à tort, que l’Iran, affaibli par huit ans de guerre avec l’Irak, avait besoin de trouver une solution au problème kurde au plus vite et que Akbar Hasemi Rafsanjani, candidat prometteur à la présidence iranienne - il sera finalement élu le 3 août 1989 -, se montrerait assez pragmatique, lui aussi, pour souhaiter une résolution de la question kurde et accéder aux demandes du PDKI.

Ghassemlou et le représentant européen du PDKI Abdullah Gadheri-Azar ont ainsi participé à une première réunion dans un appartement de Vienne le 12 juillet 1989 en présence de Fazel Rasul. Ghassemlou n’a alors pris aucune mesure de sécurité, persuadé de la sincérité de ces négociations. La délégation iranienne est quant à elle composée de Mohammed Jafar Sahrarudi, chef de la section « Affaires kurdes » au Ministre iranien du Renseignement, Haji Mostafawi, chef des services de renseignement pour la province d’Azerbaïjdan occidental (qui englobe peu ou prou l’essentiel du Kurdistan iranien) et Amir Mansur Bozorgian, garde du corps et agent de la police secrète iranienne [9].

Le 13 juillet, durant un deuxième meeting avec les Iraniens, Ghassemlou, Ghaderi Azar et Rasul sont abattus par balles, Sahrarudi est blessé accidentellement au bras par une balle perdue. Mostafawi disparaît, tandis que Sahrarudi et Bozorgian sont détenus par la police autrichienne. Oswald Kessler, chef de l’unité spéciale anti-terroriste autrichienne, affirme alors : « Nous avons des Kurdes morts et des Iraniens survivants. L’affaire est claire. Le reste va être de la politique » [10].

Bozorgian est rapidement libéré par la police et est autorisé à retourner à l’ambassade iranienne. Sahrarudi est relâché de l’hôpital où il était soigné sous surveillance policière et escorté par la police autrichienne jusqu’à l’aéroport afin de quitter le pays. Trois mois plus tard, en novembre 1989, le procureur général autrichien émet des mandats d’arrêts contre ces trois hommes - en vain. Sahrarudi est promu plus tard au rang de brigadier général des Gardiens de la révolution et devient le chef de la division renseignement de la force Al Quods. Ghassemlou et Ghaderi Azar sont enterrés à Paris, au cimetière du Père Lachaise.

La libération des seuls témoins de l’affaire provoque l’ire de l’opinion publique autrichienne et des médias. Le quotidien autrichien « Arbeiter Zeitung », répondant aux affirmations du Ministre autrichien des Affaires étrangères soulignant que l’Iran avait menacé de représailles l’Autriche si les agents iraniens étaient gardés en détention, écrit ainsi : « Cette prosternation envers l’Iran va protéger l’Autriche pour un moment contre la colère des mollahs. Mais c’est aussi une invitation affirmant « l’Autriche ne pose pas de problèmes ; venez ici pour tuer » [11].

En 1991, la veuve de Ghassemlou, Helene Krülich, lance une procédure judiciaire contre l’Etat autrichien pour ne pas avoir conduit d’enquête lors d’un meurtre, et avoir permis à ses assassins de quitter le pays. En 1992, la Cour suprême autrichienne clôture l’affaire.

Conclusion

Avec la mort d’Abdul Rahman Ghassemlou, le mouvement kurde iranien connaît un puissant revers qui a fortement grevé le combat des Kurdes pour une nation autonome, et entraînant le PDKI dans une perte de vitesse dont il ne se relèvera jamais vraiment. Le combat de Ghassemlou, ses qualités humaines mais aussi de chef, en ont fait une figure incontournable de l’Histoire de la lutte kurde. Son assassinat en fait un martyr, dont la mémoire est commémorée chaque année tant par les militants du PKDI que par ceux de l’intégralité des autres mouvements kurdes, iraniens [12] comme turcs, syriens et irakiens. Les relations très fortes qu’il aura tissé au cours de sa vie avec la France, à travers notamment les « French doctors » Frédéric Tissot ou encore Bernard Kouchner, explique autant le lieu de son enterrement que la commémoration de sa mémoire par des personnalités françaises, tant issues de la société civile que de la sphère politique. Aujourd’hui encore, Ghassemlou représente la figure kurde la moins clivante et la plus pragmatique que compte l’histoire politique kurde, pourtant particulièrement riche et plurielle en la matière.

Lire sur les Clés du Moyen-Orient :
- Le Corps des Gardiens de la révolution islamique iranienne
- L’Iran, de la Révolution constitutionnelle au règne de Reza Shah Pahlavi (1906-1941)
- Les Kurdes, d’un statut de peuple marginalisé à celui d’acteurs stratégiques incontournables. Un peuple concentré dans les montagnes mais disséminé à travers le Moyen-Orient (1/2)
- La République de Mahabad (1946-1947), une expérience fondatrice de l’identité kurde (1/2)
- La République de Mahabad (1946-1947), une expérience fondatrice de l’identité kurde (2/2)
- Les Kurdes (3/3) : De la Première Guerre mondiale à 2003 : rêve(s) d’indépendance(s)

Bibliographie :
- Hernández, Felisberto. "ʿABD-AL-RAḤMĀN QĀSEMLU (Abdul Rahman Ghassemlou)."
- Ghassemlou, Abdul Rahman, and Ali Babakhan. "Groupe." (1985) : 352.
- Frédéric Tissot et Marine de Tilly , « Un homme debout », Editions Stock, 2016, 280 pages
- Iranica, Encyclopædia. "QĀSEMLU, ʿABD-AL-RAḤMĀN."
- Ghassemlou, Abdul Rahman. Kurdistan and the Kurds. Prague : Publishing House of the Czechoslovak Academy of Sciences, 1965.
- Vali, Abbas. "The making of Kurdish identity in Iran." Critique : Journal for Critical Studies of the Middle East 4, no. 7 (1995) : 1-22.
- Entessar, Nader. "Between a rock and a hard place : The Kurdish dilemma in Iran." In Conflict, Democratization, and the Kurds in the Middle East, pp. 211-224. Palgrave Macmillan, New York, 2014.
- Vali, Abbas. "The Revolutionary Rupture and the Political Field in Kurdistan : A Brief Survey." In The Forgotten Years of Kurdish Nationalism in Iran, pp. 169-182. Palgrave Macmillan, Cham, 2020.
- Tezcür, Güneş Murat, and Peyman Asadzade. "Ethnic nationalism versus religious loyalty : The case of Kurds in Iran." Nations and Nationalism 25, no. 2 (2019) : 652-672.
- Laizer, Sheri J. Into Kurdistan : frontiers under fire. Zed books, 1991.
- O’Ballance, Edgar. "The Iran-Iraq War." In The Kurdish Struggle 1920–94, pp. 123-145. Palgrave Macmillan, London, 1996.
- Ghassemlou, Helene. "Legacies of the Republic." The International Journal of Kurdish Studies 11, no. 1/2 (1997) : 53.
- Boulanger, Philippe. "Abdul Rahman Ghassemlou. Un héritage incertain ?." Maghreb-Machrek 4 (2014) : 99-107.
- Hevian, Rodi. "The main Kurdish political parties in Iran, Iraq, Syria, and Turkey : A research guide." Middle East Review of International Affairs (Online) 17, no. 2 (2013) : 94.
- Logan, Darren. "The Passion and Death of Rahman the Kurd : Dreaming Kurdistan." Iran and the Caucasus 14, no. 2 (2010) : 461-465.
- O’Ballance, Edgar. "Between Wars : 1988–90." In The Kurdish Struggle 1920–94, pp. 169-184. Palgrave Macmillan, London, 1996.
- Gunter, Michael M. "Nader Entessar, Kurdish Ethnonationalism (Boulder, Colo. : Lynne Rienner, 1992). Pp. 216." International Journal of Middle East Studies 25, no. 4 (1993) : 719-721.
- Hennerbichler, Ferdinand. "Assassination of Abdul Rahman Ghassemlou (1930-1989). New Assessment." F. Hennerbichler, Th. Schmdinger, M. Six-Hohenbalken, & Chr. Osztovics (Eds.), Vienna Kurdish Studies Yearbook 1 (2013) : 288-321.
- Krulich-Ghassemlou, A. Helen. "THE GHASSEMLOU CASE." The International Journal of Kurdish Studies 3, no. 2 (1989) : 48.

Sitographie :
- "Je ne gueule pas contre le système, je suis le système, nous sommes le système", L’Echo, 12/12/2016
https://www.lecho.be/opinions/general/je-ne-gueule-pas-contre-le-systeme-je-suis-le-systeme-nous-sommes-le-systeme/9840883.html

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Publié le 05/02/2021

   


EMILE BOUVIER

Emile Bouvier est étudiant à l’Université Paris 1 – Panthéon-Sorbonne, où il prépare les concours de la fonction publique. Diplômé d’un Master 2 en Géopolitique, il a connu de nombreuses expériences au Ministères des Armées, notamment au Centre de planification et de conduite des opérations (CPCO), à l’Etat-major des Armées dans une cellule d’analyse géopolitique, ou encore en Mission de Défense (MdD) en Turquie. Son grand intérêt pour la Turquie et la question kurde l’ont amené à voyager à de nombreuses reprises dans la région et à travailler sur les problématiques turques et kurdes à de multiples occasions.

Voir toutes ses publications 


Notes

[1] O’Ballance, Edgar. "The Iran-Iraq War." In The Kurdish Struggle 1920-94, pp. 123-145. Palgrave Macmillan, London, 1996.

[2] Ghassemlou, Helene. "Legacies of the Republic." The International Journal of Kurdish Studies 11, no. 1/2 (1997) : 53.

[3] Boulanger, Philippe. "Abdul Rahman Ghassemlou. Un héritage incertain ?." Maghreb-Machrek 4 (2014) : 99-107.

[4] Hevian, Rodi. "The main Kurdish political parties in Iran, Iraq, Syria, and Turkey : A research guide." Middle East Review of International Affairs (Online) 17, no. 2 (2013) : 94.

[5] Logan, Darren. "The Passion and Death of Rahman the Kurd : Dreaming Kurdistan." Iran and the Caucasus 14, no. 2 (2010) : 461-465.

[6] O’Ballance, Edgar. "Between Wars : 1988–90." In The Kurdish Struggle 1920-94, pp. 169-184. Palgrave Macmillan, London, 1996.

[7] Le 6 mars 1975, l’Iran et l’Irak signent un accord à Alger visant à trouver une entente quant à plusieurs différends frontaliers ; il visait par ailleurs à ce que l’Iran cesse son soutien aux nationalistes kurdes irakiens, dont près de 100 000 avaient trouvé refuge dans les montagnes kurdes iraniennes, depuis lesquelles ils lançaient leurs opérations contre les forces irakiennes. Cet accord aboutira en plusieurs offensives victorieuses de Bagdad contre les insurgés kurdes, qui subiront là un sérieux revers dans leur lutte pour l’autonomie du Kurdistan irakien.

[8] Le CNRI fédère de larges franges de l’opposition au régime des mollahs à l’étranger ; il est aujourd’hui présidé par Maryam Radjavi.

[9] Gunter, Michael M. "Nader Entessar, Kurdish Ethnonationalism (Boulder, Colo. : Lynne Rienner, 1992). Pp. 216." International Journal of Middle East Studies 25, no. 4 (1993) : 719-721.

[10] Hennerbichler, Ferdinand. "Assassination of Abdul Rahman Ghassemlou (1930-1989). New Assessment." F. Hennerbichler, Th. Schmdinger, M. Six-Hohenbalken, & Chr. Osztovics (Eds.), Vienna Kurdish Studies Yearbook 1 (2013) : 288-321.

[11] Krulich-Ghassemlou, A. Helen. "THE GHASSEMLOU CASE." The International Journal of Kurdish Studies 3, no. 2 (1989) : 48.

[12] Certains mouvements qui lui étaient résolument opposés, à l’instar du Komala, le citent même désormais en héros de la cause kurde et ont initié de très nets rapprochements politiques et opérationnels avec le PDKI (lien vers un article non-encore publié sur les relations entre mouvements kurdes).

 


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