mercredi 18 mars 2015

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Speculum Arabicum (2014-2015)

Objectiver la contribution du monde arabo-musulman à l’histoire des sciences et des idées : sources et ressources de l’encyclopédisme médiéval (ARC 2012-2017)
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Publié le mercredi 18 mars 2015 par Elsa Zotian
Résumé
La contribution du monde arabo-musulman à l’histoire des sciences et idées fait aujourd’hui encore débat. Malgré de remarquables résultats engrangés depuis 150 ans, la recherche moderne reste en manque d’informations objectives et de données quantifiables en vue d’évaluer, sur une base proprement scientifique, l’ampleur de ce que l’Europe doit aux savants de l’islam médiéval. Parce qu’elles ont précisément pour vocation d’organiser et de classer le savoir humain selon une perspective globale, les encyclopédies sont des œuvres qui reflètent, tels des miroirs, les préoccupations culturelles et intellectuelles des sociétés qui les ont produites. La recherche sur l’encyclopédisme déjà a permis d’engranger d’excellents résultats, mais elle souffre encore d’un regrettable penchant pour le cloisonnement entre disciplines, avec pour conséquence le fait que les arabisants, les byzantinologues, les latinistes et les romanistes ne sont que trop rarement impliqués dans des projets communs. Au centre de nos recherches depuis la fondation de notre groupe en 2003, l’étude comparée des encyclopédies d’Orient et d’Occident offre une large gamme de matériaux concrets et objectifs qui peuvent être directement utilisés pour répondre à notre interrogation de départ.
Annonce

Programme

Workshop I (20 Octobre 2014, Salle du Conseil): « Encyclopédies et universités au Moyen Âge »

  • Stefano Cracolici (Durham University): « The Pocket Encyclopaedia: Medicine in Late Medieval Handbooks »
  • Sebastian Günther (Universität Göttingen/University of Toronto): « Seek knowledge, and were it in China!” Educational Thought in Classical Islam »
  • Iolanda Ventura (IRHT/Université d’Orléans): « Quel espace pour une encyclopédie dans le milieu universitaire: la réponse des manuscrits »

Workshop II (1 décembre 2014, ERAS 70): « Construire et déconstruire la réalité historique »

  • Michelina di Cesare (Università  La Sapienza, Rome): « From Khātam al-nabiyyīn to Signum Ionae: The Portrait of Muḥammad in the Arsenal Manuscript of the Corpus Cluniacense »
  • Florence Ninitte (UCL): « Se réapproprier la légende pour combler les lacunes de l'histoire : les miracles de Muḥammad dans la tradition médiévale française »
  • Omayra Herrero Soto (UCL): « Hiérarchies légendaires : transformations et permanences dans la liste des quatre merveilles du monde d’après la tradition arabe »

Workshop III (Salle du Conseil, 9 février 2015): « Études sur deux sources byzantines : la Bibliothèque de Photios et le Lexicon Suidae. Entre érudition et traitement informatique »

  • Filippo Ronconi (EHESS, Paris): « Un patriarche entre Orient et Occident. Photius, les Arabes, le pape »
  • Bastien Kindt (UCL) – Françoise Van Haeperen (UCL): « La lemmatisation du Lexicon Suidae. Avancement des travaux »
  • Nuria Gala (Aix-Marseille Université): « Lexiques, dictionnaires électroniques et autres technologies au service de la recherche en SHS »

Workshop IV (Salle du Conseil, 23 mars 2015): « La tradition juive, relais des savoirs » (10-13h)

  • Gabriele Ferrario (Taylor-Schechter Genizah Research Unit, University of Cambridge): « Transmission, translation, transformation: the case of Pseudo-Rāzī's Liber de aluminibus et salibus »
  • Ehud Krinis (Ben Gurion University of the Negev), « Ikhwān al-ṣafā’s al-Risāla al-jāmi‘a – Its Place in Medieval Encyclopaedism and Repercussions in Jewish Literature »
  • Grégory Clesse (UCL): « Autour des fièvres: Barthélémy l'Anglais lecteur d'Isaac Israeli et d'Avicenne»
Details to be found on: http://www.uclouvain.be/419390.html and on the programme here attached
Lieux
  • Collège Erasme, Faculté de Philosophie, Arts et Lettres, salle du Conseil | ERAS 70 - Université catholique de Louvain
    Louvain-la-Neuve, Belgique (1348)
Dates
  • lundi 20 octobre 2014
  • lundi 01 décembre 2014
  • lundi 09 février 2015
  • lundi 23 mars 2015
Fichiers attachés
Mots-clés
  • monde arabo-musulman, sciences, encyclopédies, islam médiéval
Contacts
  • Godefroid de Callataÿ
    courriel : godefroid [dot] decallatay [at] uclouvain [dot] be
URLS de référence
Source de l'information
  • Godefroid de Callataÿ
    courriel : godefroid [dot] decallatay [at] uclouvain [dot] be
Pour citer cette annonce
« Speculum Arabicum (2014-2015) », Séminaire, Calenda, Publié le mercredi 18 mars 2015, http://calenda.org/321885

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Pratiques musicales des Arméniens d'Istanbul aujourd’hui, mémoire sensible et présence sonore

Musical practices of Armenians in present-day Istanbul, sensory memory and sonic presence

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Publié le mardi 10 mars 2015 par João Fernandes
Résumé
Le colloque permettra la mise en commun et la confrontation des données et des résultats des chercheurs qui travaillent, à l’international, sur les pratiques musicales de la communauté historique arménienne d'Istanbul. L’objectif premier du projet est de dresser un état des lieux de ces pratiques contemporaines, tant individuelles que collectives, religieuses et profanes, intimes ou démonstratives, moribondes ou en mutation. Il s’agit aussi de comprendre comment elles s’insèrent dans la dimension sonore de la ville, en évaluant notamment leur publicité à travers l’édition musicale et discographique et la scène artistique stambouliotes. Enfin, la fonction mémorielle de la musique arménienne à Istanbul doit être envisagée en tant qu’opérante dans le présent, au sein d’enjeux culturels, politiques et identitaires.
Annonce

Programme

Jeudi 12 mars

Salle du conseil, faculté de droit 
  • 10h  Accueil  
  • 10h30-10h50  Introduction, Anne Damon-Guillot (Université Jean Monnet de Saint-Étienne) et Nicolas Élias (Musée du Quai Branly, Paris) 

·         10h50-12h30  Musiques des Arméniens d’Istanbul : d’hier à aujourd’hui 

Modération : Aram Kerovpyan (Centre d’études du chant liturgique arménien, Paris) 
  • 10h50-11h50 (conférence), Jon Kenzen McCollum (Washington College), “Tracking Down the Armenian Musical Past: Globalization and the Impact of Komitas Vartabed and Nikoghayos Tigranian” 
  • 11h50-12h30 Jacob Olley (King’s College London) “Voices of the Past: The Armenian Presence in Turkish Classical Music” 
  • 14h30-15h45  Témoignages d’artistes stambouliotes 
Modération et traduction : Nicolas Élias (Musée du Quai Branly, Paris) 
  • 14h30-15h45 Saro Usta (musicien, Kardeş Türküler-Vomank, Istanbul), Melikcan Zaman (directeur musical, enseignant et musicien, Turkish National Theater-Antalya State Theater-Istanbul University National Conservatory-Compagnie çiplak ayaklar, Istanbul), Mihran Tomasyan (directeur artistique, Compagnie çiplak ayaklar, Istanbul) “The musical practices of the Armenians in the daily life in Istanbul” ; “Armenian choir music in Istanbul” ; “About the performance Gomidas’la yolculuk (a journey with Gomidas)” 
Pause café 
  • 16h-16h40 Production discographique 
Modération : Jérôme Cler (Université Paris-Sorbonne) 
  • 16h-16h40 Gizem Elci (Université Paris-Sorbonne) “La musique qui nous reste : Kalan Müzik et les Kardeş Türküler”
20h30  Gomidas’la yolculuk (Le voyage de Gomidas) par la compagnie stambouliote çiplak ayaklar  salle de spectacle de la Maison de l’Université, entrée libre et gratuite  

Vendredi 13 mars

Salle du conseil, faculté de droit 
  • 9h45  Accueil  

·         10h-12h  Musiques des Arméniens d’Istanbul à Istanbul et au-delà 

Modération : Talia Bachir-Loopuyt (Université de St-Etienne – Centre Georg Simmel) 
  • 10h-10h40 Aram Kerovpyan (Centre d’études du chant liturgique arménien, Paris) “De ma mémoire sonore d’Istanbul à l’expérimentation de l’ensemble Akn à Paris” 
  • 10h40-11h20 Anne Damon-Guillot (Université Jean Monnet de Saint-Étienne)  « Musique liturgique de l’Église apostolique arménienne à Istanbul, positionnements et enjeux »  
  • 11h20-12h  Alyssa Mathias (University of California, Los Angeles) “Listening to Istanbul in Los Angeles” 
  • 14h-16h  Atelier de chant sacré arménien, par Aram Kerovpyan  (Centre d’études du chant liturgique arménien et maître-chantre de la cathédrale Saint-Jean-Baptiste, Paris)
salle de spectacle de la Maison de l’Université, entrée gratuite sur inscription préalable auprès de Anne Damon-Guillot 

Comité scientifique

  • Anne Damon-Guillot (Université Jean Monnet de Saint-Étienne)
  • Jérôme Cler (Université Paris-Sorbonne)
  • Nicolas Élias (Musée du Quai Branly, Paris)
  • Taline Ter Minassian (Inalco, Paris) 

Comité organisateur

  • Anne Damon-Guillot (Université Jean Monnet de Saint-Étienne)
  • Talia Bachir-Loopuyt (Centre Georg Simmel, Paris ; Université Jean Monnet de St-Étienne)
  • Nicolas Élias (Musée du Quai Branly, Paris) 
Renseignements : Anne Damon-Guillot anne.damon@univ-st-etienne.fr  
Catégories
Lieux
  • salle du conseil, faculté de droit - 2, Rue Tréfilerie
    Saint-Étienne, France (42023)
Dates
  • jeudi 12 mars 2015
  • vendredi 13 mars 2015
Fichiers attachés
Mots-clés
  • ethnomusicologie, musique, présence sonore, Arméniens, Istanbul
Contacts
  • Anne Damon-Guillot
    courriel : anne [dot] damon [at] univ-st-etienne [dot] fr
URLS de référence
Source de l'information
  • Anne Damon-Guillot
    courriel : anne [dot] damon [at] univ-st-etienne [dot] fr
Pour citer cette annonce
« Pratiques musicales des Arméniens d'Istanbul aujourd’hui, mémoire sensible et présence sonore », Colloque, Calenda, Publié le mardi 10 mars 2015, http://calenda.org/321371
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Communauté et commun entre Balkans et Méditerranée

Community and common characteristics between the Balkans and Mediterranean

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Publié le mardi 10 mars 2015 par João Fernandes
Résumé
Cette journée d’études a pour objectif d’interroger la notion de communauté dans ses acceptions classiques (communautés ethnique, confessionnelle, linguistique), autant que d’explorer les manières contemporaines de faire et d’imaginer le « commun », qui échappent aux acceptions rigides de l’identité et de l’appartenance. L’enjeu théorique en est d’examiner la construction normative de la notion de communauté en termes de gouvernementalité (Foucault) ou de reconnaissance (Honneth), autant que d’explorer les processus d’attachement (Latour, Hennion) dont sont faites aujourd’hui les politiques et les expériences du commun. Comment penser ensemble les assignations et les instrumentalisations dont fait l’objet la notion de communauté, et les « faire commun » pluriels, sensibles sinon intimes qu’élaborent les individus au gré de leurs trajectoires et de leurs expériences ?
Annonce

Argumentaire

La notion de « communauté » fait un retour en force dans différents domaines et sous différentes formes, s’appliquant aujourd’hui à des phénomènes extrêmement variés. Outre les notions classiques de communauté rurale, nationale, ethnique ou confessionnelle, on parle ainsi volontiers de communauté éphémère, virtuelle, en réseau, sans oublier des usages plus techniques (community building, gender-based community, community-based development) ou conceptuels du terme (de la notion de « bien commun » au « communautarisme »). Ces acceptions multiples font de la notion de communauté une catégorie tout à la fois actuelle et concrète, politique et sensible, labile et fuyante. De même, s’il est généralement admis que la « communauté » n’existe pas, se fabrique et relève d’un processus, la prégnance et le renouvellement de cette notion interrogent de manière réflexive ses usages scientifiques et ses pragmatiques.
Cette journée d’études a ainsi pour objectif d’interroger la notion de communauté dans ses acceptions classiques (communautés ethnique, confessionnelle, linguistique), autant que d’explorer les manières contemporaines de faire et d’imaginer le « commun », qui échappent aux acceptions rigides de l’identité et de l’appartenance. L’enjeu théorique en est d’examiner la construction normative de la notion de communauté en termes de gouvernementalité (Foucault) ou de reconnaissance (Honneth), autant que d’explorer les processus d’attachement (Latour, Hennion) dont sont faites aujourd’hui les politiques et les expériences du commun. Comment penser ensemble les assignations et les instrumentalisations dont fait l’objet la notion de communauté, et les « faire commun » pluriels, sensibles sinon intimes qu’élaborent les individus au gré de leurs trajectoires et de leurs expériences ?
Le cadre du projet Balkamed (Les Balkans et la Méditerranée : objets communs/regards croisés) permet d’ancrer cette réflexion dans le contexte de sociétés fréquemment pensées au prisme de logiques d’appartenance (communautés confessionnelles, linguistiques, ethniques, etc.) qui interrogent directement les pièges conceptuels de la notion de communauté. En examinant des phénomènes aussi variés que les conversions religieuses, les mobilisations politiques, les mobilités transnationales ou les constructions patrimoniales, il s’agira de considérer le principe culturel généralement associé au lien « communautaire » par rapport aux agencements du commun et à des écologies sociales complexes, changeantes et plurielles. En d’autres termes, situer la notion de « communauté » dans un cadre plus large d’analyse des multiples scènes d’instauration du « commun » et du politique. 

Programme

Jeudi 12 mars 2015

Institut des Sciences de l’Homme de Lyon
Salle Elise Rivet
10h Présentation du projet ATRI Balkamed : Pierre Sintès (Aix Marseille Université / TELEMME)
10h15 Introduction : Bianca Botéa (Lyon2/EVS-CREA) et Olivier Givre (CNRS-IDEMEC  Aix Marseille Université/Lyon2 EVS-CREA) 

10h30 Session 1 : Relire la « communauté » : concepts et approches 

Discutant : Olivier Givre (CNRS-IDEMEC Aix Marseille Université/Lyon2 EVS-CREA)
  • Marie-Laure Boursin (CNRS-IDEMEC) : Usages de la communauté : paradigmes et paradoxes.
  • Fatiha Kaouès (CNRS-IDEMEC) : Conversions au protestantisme et « communautés de substitution » (alternative communities) au Liban

14h00 Session 2 : Négocier la « communauté », entre assignations et formes d’action

Discutant : Pierre Sintès (Aix Marseille Université / TELEMME)
  • Zuhal Karagöz (Aix Marseille Université/LAMES) : Faire communauté à travers l'engagement politique en diaspora: les Kurdes de Turquie à Marseille.
  • Thomas Ott (Anthropologue, ONG ITD Monde) : La communauté par défaut ? La présence « hors du commun » des roms en bidonvilles à Lyon. 

16h00 Session 3 : Faire commun et attachements : de l’ordinaire au politique

Discutant : Bianca Botéa (Université Lumière Lyon2/EVS-CREA)
  • Iulia Hasdeu (Université de Genève) : Roms roumains migrants à Genève (2007-2014) : formes d’attachement et de solidarité comme stratégie de résistance dans la pauvreté transnationale.
  • Cyril Isnart (CNRS-IDEMEC) : Les "communautés patrimoniales" au risque de la religion. Assignations politiques et affirmations ordinaires.
  • Institut des Sciences de l'Homme - 14 avenue Berthelot
    Lyon, France (69007)
Dates
  • jeudi 12 mars 2015
Mots-clés
  • communauté, commun, balkans, méditerranée
Contacts
  • Olivier Givre
    courriel : olivier [dot] givre1 [at] univ-lyon2 [dot] fr
  • Bianca Botea
    courriel : ebbotea [at] yahoo [dot] fr
Source de l'information
  • Olivier Givre
    courriel : olivier [dot] givre1 [at] univ-lyon2 [dot] fr
Pour citer cette annonce
« Communauté et commun entre Balkans et Méditerranée », Journée d'étude, Calenda, Publié le mardi 10 mars 2015, http://calenda.org/321332
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Éléments de preuve et litiges commerciaux en Méditerranée (XVe-XIXe siècle)

Elements of proof and commercial litigations in the Mediterranean (15th-19th century)

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Publié le mardi 17 mars 2015 par João Fernandes
Résumé
Que nous apprennent les artéfacts probatoires produits pour régler les litiges commerciaux au sujet de la configuration juridique de la Méditerranée entre les XVe et XIXe siècles ? Depuis 2012, le programme de recherche Mediterranean Reconfigurations (ConfigMed) s'attache à étudier à nouveaux frais les litiges commerciaux, le pluralisme juridique et le commerce interculturel en Méditerranée, à la croisée de traditions, de régimes et de référents juridiques divers. Dans ce cadre, la méthode choisie prévoit d’aborder les conflits impliquant des acteurs économiques venus d'Europe, de l'empire ottoman et du Maghreb, ainsi que les rencontres, les compromis et les éventuelles contaminations.
Annonce
Journées d'étude du programme de recherche Mediterranean Reconfigurations ConfigMed – European Research Council – Advanced Grant n° 295868

Argumentaire 

Que nous apprennent les artéfacts probatoires produits pour régler les litiges commerciaux au sujet de la configuration juridique de la Méditerranée entre les XVe et XIXe siècles ?
Depuis 2012, le programme de recherche Mediterranean Reconfigurations (ConfigMed) s'attache à étudier à nouveaux frais les litiges commerciaux, le pluralisme juridique et le commerce interculturel en Méditerranée, à la croisée de traditions, de régimes et de référents juridiques divers. Dans ce cadre, la méthode choisie prévoit d’aborder les conflits impliquant des acteurs économiques venus d'Europe, de l'empire ottoman et du Maghreb, ainsi que les rencontres, les compromis et les éventuelles contaminations.
Les systèmes de preuve des principaux régimes juridiques de l'Antiquité à l'époque contemporaine ont donné lieu à plusieurs enquêtes ainsi qu'à une grande série de publications entre la fin des années 1950 et le début de la décennie suivante, soit dans un contexte où les empires coloniaux finissants découvraient, ou redécouvraient, les fondements de théories légales autochtones, appelées jouer un rôle essentiel au moment des indépendances.
Ces journées d'étude ambitionnent de poursuivre ces travaux et ces réflexions en mettant tout particulièrement l'accent sur la production et la circulation des éléments de preuve en Méditerranée. En partant de l’examen des certificats, des attestations et des déclarations, on tâchera d’examiner leurs effets, tant sur le monde des affaires que sur des systèmes juridiques souvent pensés comme étanches.
L'un des axes structurants de ce workshop procédera à l’analyse des procédures du règlement des litiges à travers la production et la circulation de certificats et d'attestations. Les origines, la diversité formelle, la matérialité et les logiques de ces artéfacts devraient être à même de fournir des éléments de réflexion quant à la nature et la résolution des disputes, ainsi qu’au fonctionnement concret des institutions, telles que les consulats et les tribunaux de commerce. Une attention particulière devant être portée aux affaires impliquant des agents d’horizons différents (litiges avec l’infidèle, conflits entre étrangers et ceux opposant locaux et gens de passage) ; on s’attachera aux modalités et aux limites de l'accès à la justice pour les différents acteurs (les Musulmans, par exemple, fréquentaient-ils les cours européennes ?), ainsi qu'aux logiques et aux pratiques d'intermédiation rendues nécessaires par la présentation des éléments probatoires.
Notre réflexion repose sur les acquis de recherches récentes, comme celles consacrées aux procédures de « justice sommaire », mise à la disposition des étrangers et marchands en Europe, ou, en terre d'islam, à des doctrines (Siyasah) et des pratiques de justice administré par le souverain en lieu et place des qâdîs, comme le recours des étrangers au Divan ottoman. Le projet consiste à étudier les procédures au ras des archives, à travers les pratiques et la circulation des pièces. Il ne s'agit donc pas de s'intéresser en soi aux systèmes juridico-philosophiques d'une "civilisation" ou d'"aires culturelles" rarement définies de manière empirique, mais plutôt de réfléchir aux relations socio-culturelles suscitées par les litiges commerciaux, ainsi qu’aux enjeux suscités par la coexistence ou la compénétration de
logiques probatoires différentes.
La rencontre vise à surmonter la vision d’une Méditerranée réduite à l'opposition stricte entre un système de preuve Islamique - éminemment oral et structuré par les contraintes formalistes de la loi divine - et un régime probatoire occidental radicalement différent et orienté vers une Rationalisierung toute wébérienne, marqué par le triomphe de l'écrit et la notarisation du droit moderne. Ceci passera nécessairement par l’examen attentif de la circulation et l’usage des preuves, par la reconstitution des chaînes d’écriture et de réécriture entre litigants, intermédiaires et institutions productrices ou utilisatrices d’éléments probatoires. Cette démarche devrait produire matière à discuter la pertinence des frontières habituellement tracées entre des univers qui s’avèrent être poreux, telles que celles opposant l’oral et l’écrit, le privé et le public. Par exemple, la pratique judiciaire ottomane aurait mis en place des procédés de validation et de certification des actes privés à la valeur similaire aux attestations produites par l’autorité publique du notaire latin. De surcroît, il s’agira de dépasser une analyse des éléments de preuve les réduisant à leurs fonctions et fins originelles – véhiculer la vérité sur les faits – pour les interpréter pleinement comme des outils de la pensée. L'aspect formel des preuves, leurs logiques de composition et de communication, la rhétorique utilisée, leur(s) langue(s) et tout signe extérieur de validité pourront être mis à contribution afin d’évaluer, sous une lumière nouvelle, la texture des cultures juridiques d'époques, de territoires et de groupes sociaux différenciés. En considérant les pièces probatoires comme des médias, le workshop abordera le rôle de la preuve dans l’analyse des processus de communication et l’interprétera comme un scénario privilégié de créativité légale et culturelle dans un espace transméditerranéen formé par et pour la résolution des litiges commerciaux.

Axes thématiques

Ainsi, les contributions abordant les questions suivantes seront particulièrement bienvenues :
- A quel moment de la procédure survient la présentation et l’examen des preuves et sur quels critères sont-elles évaluées ? Quels sont alors les effets de cette présentation sur l’issue du litige ?
- Les preuves sollicitées au cours de litiges d’ordre commercial sont-elles spécifiques au monde du commerce méditerranéen ou proviennent-elles d'autres systèmes juridiques et/ou culturels méditerranéen ou extra-méditerranéen ? Est-il alors possible de lier les modalités de résolution des litiges commerciaux à d’autres problèmes, telles que les sollicitations pour restitution des marchandises prises par des corsaires ?
- La matérialité, la nature et les fonctions de ces instruments sont-elles relatives à des espaces, à des institutions ou à des types de procédures particuliers ?
- Par-delà les classifications formelles habituelles, quelles différences est-il possible de faire entre les différentes pièces jointes aux procès ? Existe-t-il en Méditerranée un type de documentation davantage mobilisé que les autres pour obtenir gain de cause lors d’un litige commercial ?
- Quelle est la place des actes sous seing privé dans la résolution de ces litiges ? Sous quelles conditions, juridiques, politiques et religieuses notamment, et dans quels contextes particuliers revêtent-ils le plus d’importance pour les acteurs ?
- L'étude des procédures à partir des éléments probatoires confirme-t-elle l'hypothèse selon laquelle les tribunaux marchands auraient eu une approche plus souple que d'autres cours vis-à-vis de la preuve écrite ?
- En cas de confrontation entre plusieurs régimes probatoires, de quelle manière l'institution régulatrice décide-t-elle de la valeur des pièces qui lui sont présentées ?
- Existe-t-il alors des régimes mixtes qui reposeraient, de manière pérenne ou ponctuelle, sur l’articulation d’éléments probatoires différents, voire sur leur hybridation ?
- Quels sont les processus de validation des éléments de preuve ? Et que disent-ils du fonctionnement des institutions, des effets des procédures, ainsi que de la culture juridique des acteurs ?
Quelles sont les principales institutions émettrices de certificats et d'attestations en tous genres ?
Des schémas particuliers apparaissent-ils dans la sollicitation de ces institutions par les acteurs ? Et quelles sont les logiques de communication prévues par les procédures, ou qui se trouvent définies par la circulation des pièces elles-mêmes ?

Modalités pratiques d'envoi des propositions

Les propositions, de 1000 signes maximum, sont à adresser à Wolfgang Kaiser : wolfgang.kaiser@univ-paris1.fr

avant le 29 mars 2015 

La sélection des propositions sera réalisée par le directeur du programme Wolfgang Kaiser et les organisateurs:
  • Francisco Apellániz,
  • Yavúz Aykan,
  • Wolfgang Kaiser,
  • Johann Petitjean
Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne, salle Marc Bloch, 18-20 juin 2015.
  • Université Paris 1 Panthéon Sorbonne
    Paris, France (75005)
Dates
  • dimanche 29 mars 2015
Mots-clés
  • Méditerranée, marchands, droit, preuve, commerce, litiges, consuls, consulat, tribunaux, conflit, normes, archives, empire ottoman, maghreb, intermédiaires, écrit, oral, certification, communication, institution, procédure
Contacts
  • Wolfgang Kaiser
    courriel : wolfgang [dot] kaiser [at] univ-paris1 [dot] fr
  • Johann Petitjean
    courriel : petitjean [dot] johann [at] gmail [dot] com
URLS de référence
Source de l'information
  • Johann Petitjean
    courriel : petitjean [dot] johann [at] gmail [dot] com
Pour citer cette annonce
« Éléments de preuve et litiges commerciaux en Méditerranée (XVe-XIXe siècle) », Appel à contribution, Calenda, Publié le mardi 17 mars 2015, http://calenda.org/321377

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